« Cela fait disparaître notre culture ancienne et notre civilisation » : les musées parisiens accusés d’effacer le nom du Tibet de leurs expositions

Des chercheurs et des membres de la communauté tibétaine déplorent que certains musées parisiens n’utilisent pas le terme « Tibet » dans leurs expositions, leur préférant les termes de propagande chinoise.

Fin août, un groupe de chercheurs mettait en garde, dans une tribune publiée par le journal Le monde, sur l’attitude de certains musées français, accusés de se plier au régime communiste chinois, qui tente sans cesse de réécrire l’histoire à sa manière. Il s’agit notamment du musée du quai Branly et du musée des arts asiatiques Guimet.

Dimanche 29 septembre à Paris, des associations, notamment tibétaines, se mobilisent pour dénoncer cette attitude et rappeler que la Chine détruit au maximum la culture tibétaine au Tibet.

Les spécialistes du Tibet reprochent notamment à ces musées d’avoir remplacé le nom Tibet par le terme « monde himalayen », ou encore par le nom Xizang, qui est le nom chinois de la région. En plus de rendre le Tibet invisible, c’est une erreur historique et géographique, explique Françoise Robin, tibétologue et professeur des universités. “Le monde himalayen est une petite partie, la partie sud du grand plateau tibétain, c’est donc un lieu de jonction entre le monde indien, népalais et tibétain. Cela réduirait la France aux Pyrénées. D’ailleurs, les Tibétains ne disent pas ils sont himalayens, ils disent qu’ils sont tibétains.

“En tant que Tibétains, nous sommes convaincus que ce n’est pas une décision anodine.”

Ténam, originaire du Tibet

sur franceinfo

Pour les Tibétains, retirer le nom Tibet de certains musées est considéré comme un acte politique qui se transforme en blessure pour la diaspora, explique Ténam, originaire du Tibet. “La disparition de la mention du Tibet fait disparaître notre ancienne culture et notre civilisation.”

A noter que le musée du quai Branly a reconnu son erreur et compte bien la corriger. Le musée Guimet réfute ces accusations, soulignant que le changement de nom s’inscrit dans une réflexion globale, et que le Tibet reste évoqué au sein du musée.