Près de 4 000 manifestants ont participé samedi à une « randonnée festive » contre un projet de construction de deux méga-bassins dans le Puy-de-Dôme.
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« Cela n’est pas conforme à l’état de notre ressource »déplore sur franceinfo Nicolas Fortin, éleveur dans la Vienne et secrétaire national de la Confédération paysanne, alors qu’il participe, samedi 11 mai, à une manifestation contre un projet de construction de deux méga-bassins dans le Puy-de-Dôme.
Près de 4 000 manifestants ont pris part à cette manifestation « randonnée festive »selon France Bleu Pays d’Auvergne, dans un “bonne atmosphère”bien loin des images de violences qui ont pu marquer l’opinion publique après les manifestations de Sainte-Soline en 2023. « C’est une certaine image qu’on a voulu renvoyerregrette Nicolas Fortin, nNotre objet est d’aborder le fond du sujet, à savoir le problème de l’eau, l’accès à l’eau pour un plus grand nombre d’agriculteurs, le partage de l’eau.
“C’est une confiscation de l’eau”
Le syndicat réclame un moratoire sur les projets de construction de ces grands réservoirs d’eau, l’équivalent de 46 terrains de football. “C’est une confiscation, c’est une appropriation de l’eau avec des fonds publics, car on est ici sur un projet de deux méga-bassins pour 36 agriculteurs, mais il y a beaucoup plus d’agriculteurs que ça dans la plaine de la Limagne”dénonce Nicolas Fortin.
La FNSEA, autre syndicat agricole, est favorable au projet et avance l’argument selon lequel l’eau retourne dans son milieu naturel, lors de son utilisation, l’été, sur les champs de maïs notamment. C’est faux, selon l’éleveur viennois. Pour lui, contrairement à l’usage domestique de l’eau potable, l’eau d’irrigation ne retourne pas au milieu naturel »,Lorsque nous arrosons des terres agricoles, la majeure partie de l’eau retourne dans l’évapotranspiration locale, donc dans l’évaporation et la transpiration des plantes. Il est donc perdu et ne peut être réutilisé.
“Toutes les études scientifiques disent qu’il y a de moins en moins d’eau disponible”dit le représentant de la Confédération paysanne, « nous pensons donc qu’il faut adapter notre agriculture aux ressources en eau, en amont en priorisant les usages ».