Une ambulance, sirènes hurlantes, file à toute allure dans la rue du Caire et se fraie un chemin au milieu des centaines de proches de victimes rassemblés devant l’hôpital de l’Université américaine de Beyrouth. Au milieu de la foule, un quadragénaire silencieux est collé au grillage qui le sépare des urgences où son frère est hospitalisé.
Le regard éteint, il refuse de parler à la presse, comme d’autres parents de membres du Hezbollah, mais son silence en dit long : en montrant ses yeux et ses mains, il fait comprendre que son frère a perdu les siens dans l’explosion de son bipeur à 15h30, six heures interminables plus tôt, le 17 septembre.
À côté de lui, une femme épuisée explique à sa mère lors d’un appel vidéo qu’elle n’a toujours pas pu voir son frère hospitalisé. « J’attends depuis plus de trois heures, mais je ne sais toujours rien du sort de mon être cher » Jalal Saarour le dit également, sans préciser son lien avec l’homme blessé.
« Les services d’urgence sont submergés de victimes et les médecins ont du mal à les identifier car leurs blessures au visage les ont défigurées », il a dit pour justifier une attente qui reste néanmoins insoutenable. « Autour de moi, il y a des centaines de parents qui ne savent rien du sort de leurs enfants » Il a dit qu’il resterait jusqu’à 3 heures du matin pour apprendre que son proche était toujours aux soins intensifs.
Avant l’attente angoissée, c’était la panique collective. Mardi, en quelques minutes, des centaines de Libanais, en grande majorité membres du Hezbollah, ont perdu un œil, une main ou ont été défigurés à jamais par l’explosion de leur bipeur.
Selon le ministère de la Santé, douze personnes ont été tuées dans l’attaque, dont deux enfants et deux agents de santé, et près de 3 000 ont été blessées, dont 300 dans un état grave.
Mercredi (18), de nouvelles explosions de talkies-walkies utilisés par des membres du parti chiite ont fait 20 morts et plus de 450 blessés (25 morts et 608 blessés selon un nouveau bilan annoncé jeudi 19 dans la journée par le ministre libanais de la Santé). Au total, le Hezbollah a annoncé la mort de 20 de ses combattants. Une nouvelle onde de choc pour un Liban pas encore remis du chaos provoqué par l’attaque inédite de la veille.
Terreur psychologique
Bien entendu, la prouesse et la sophistication de ces attaques, inédites à bien des égards, à commencer par leur mode opératoire et l’ampleur des dégâts infligés au « parti de Dieu » – ainsi confronté à la « La plus grande faille de sécurité » de son histoire, selon plusieurs experts, n’échappe à personne.
De même, de nombreux
Une ambulance, sirènes hurlantes, file à toute allure dans la rue du Caire et se fraie un chemin au milieu des centaines de proches de victimes rassemblés devant l’hôpital de l’Université américaine de Beyrouth. Au milieu de la foule, un quadragénaire silencieux est collé au grillage qui le sépare des urgences où son frère est hospitalisé.
Le regard éteint, il refuse de parler à la presse, comme d’autres parents de membres du Hezbollah, mais son silence en dit long : en montrant ses yeux et ses mains, il fait comprendre que son frère a perdu les siens dans l’explosion de son bipeur à 15h30, six heures interminables plus tôt, le 17 septembre.
À côté de lui, une femme épuisée explique à sa mère lors d’un appel vidéo qu’elle n’a toujours pas pu voir son frère hospitalisé. « J’attends depuis plus de trois heures, mais je ne sais toujours rien du sort de mon être cher » Jalal Saarour le dit également, sans préciser son lien avec l’homme blessé.
« Les services d’urgence sont submergés de victimes et les médecins ont du mal à les identifier car leurs blessures au visage les ont défigurées », il a dit pour justifier une attente qui reste néanmoins insoutenable. « Autour de moi, il y a des centaines de parents qui ne savent rien du sort de leurs enfants » Il a dit qu’il resterait jusqu’à 3 heures du matin pour apprendre que son proche était toujours aux soins intensifs.
Avant l’attente angoissée, c’était la panique collective. Mardi, en quelques minutes, des centaines de Libanais, en grande majorité membres du Hezbollah, ont perdu un œil, une main ou ont été défigurés à jamais par l’explosion de leur bipeur.
Selon le ministère de la Santé, douze personnes ont été tuées dans l’attaque, dont deux enfants et deux agents de santé, et près de 3 000 ont été blessées, dont 300 dans un état grave.
Mercredi (18), de nouvelles explosions de talkies-walkies utilisés par des membres du parti chiite ont fait 20 morts et plus de 450 blessés (25 morts et 608 blessés selon un nouveau bilan annoncé jeudi 19 dans la journée par le ministre libanais de la Santé). Au total, le Hezbollah a annoncé la mort de 20 de ses combattants. Une nouvelle onde de choc pour un Liban pas encore remis du chaos provoqué par l’attaque inédite de la veille.
Terreur psychologique
Bien entendu, la prouesse et la sophistication de ces attaques, inédites à bien des égards, à commencer par leur mode opératoire et l’ampleur des dégâts infligés au « parti de Dieu » – ainsi confronté à la « La plus grande faille de sécurité » de son histoire, selon plusieurs experts, n’échappe à personne.
De même, de nombreux