Un véritable laboratoire de l’urbanisme de demain et de la reconquête urbaine. Désormais baptisé écoquartier des Groues, ce terrain de 65 hectares a vocation à devenir le 11ème arrondissement de Nanterre, développé par Paris-La Défense en collaboration avec la ville. Le secteur se présente notamment comme l’une des opérations d’aménagement mixte les plus importantes d’Île-de-France, avec la création, entre autres, de 4 500 nouveaux logements d’ici 2030. Ce secteur très industriel, longtemps négligé car il enclavée et constituée de nombreuses friches, est en train de changer radicalement son image.
A proximité immédiate de la Grande Arche, le secteur est évidemment relié à La Défense mais se situe également entre le RER A (Nanterre Université) et la nouvelle gare RER E (Nanterre-La Folie) en attendant la ligne 15 du Grand Paris. exprimer d’ici 2030. Et comme la plupart des réalisations actuelles, elle doit afficher une large mixité d’usages et une haute performance environnementale. À cet égard, le premier ensemble immobilier sorti de terre dans ce quartier est particulièrement exemplaire.
Plus que 2 appartements restants
Porté par les promoteurs Telamon et Bricqueville, ce premier programme est composé de trois immeubles créés par trois équipes d’architectes différentes mais d’où se dégage une belle unité : le plus haut étant constitué exclusivement d’habitations (R+16), le second (R +8) hébergeant un campus étudiant du groupe IGS et le dernier (R+8) mêlant bureaux et logements. Le tout s’articule autour d’un vaste espace vert partagé, ouvert au public le jour et réservé aux résidents le soir et s’appuie sur 6000 m² de logistique urbaine, implantés sous les bâtiments, sous forme de locaux de stockage pour les enseignants. chambre.
Elément le plus visible de cet ensemble, la résidence Hélios proposera 94 appartements (du studio au 5 pièces) sur ses 16 étages, s’arrêtant en dessous de 50 mètres et son classement IGH (immeuble de grande hauteur), entraînant de nombreuses contraintes réglementaires. La quasi-totalité des logements disposeront de terrasses, souvent généreuses avec près de 18 m² en moyenne et même jusqu’à 30 m² pour les plus grandes. En cours d’installation, ces balcons, tous de formats différents, s’agrandissent à mesure qu’on s’élève dans la tour. Un petit lien avec l’Arbre Blanc, bâtiment célèbre de Montpellier ? Ce n’est pas surprenant, Nicolas Laisné qui a conçu cette tour a travaillé sur le projet de Montpellier aux côtés de Sou Foujimoto et Manal Rachdi. Affichés autour de 6 300 €/m², ces appartements ont tous trouvé preneur à l’exception de deux appartements de 4 pièces. Livraison prévue au premier semestre 2025.
« Les trois équipes d’architectes des différents bâtiments ont interagi très tôt pour créer des bâtiments ayant chacun leur propre personnalité avec des jeux de couleurs et de textures tout en conservant un lien familial, souligne Nicolas Laisné. PASNous avons également beaucoup travaillé sur les espaces verts, avec 50% d’espaces non bâtis et parmi eux 60% proposant des terrains découverts. Et le fait que les hauteurs des bâtiments soient très différentes joue un rôle très important pour garantir à chacun la meilleure vue et l’ensoleillement possibles. A noter : l’ensemble sera livré avec plus de 200 arbres et arbustes répartis dans le jardin commun mais également dans les jardinières profondes des appartements.
2500 étudiants
Le bâtiment scolaire acquis par le groupe d’écoles de management IGS doit accueillir près de 2 500 alternants dès début 2025 sur ses 10 500 m² de locaux. Conçus par les agences d’architecture A26 et MBE Atelier, les lieux qui surplombent la voie ferrée disposeront notamment de deux amphithéâtres, d’une cafétéria ouverte au rez-de-chaussée et de terrasses accessibles. Quant au dernier bâtiment, signé AQMA, il abritera 2 700 m² de bureaux (transformables en établissement recevant du public) sur les trois premiers niveaux et 43 logements sociaux et intermédiaires dans les cinq niveaux supérieurs. « Cette opération peut paraître très dense, souligne Gérault de Sèze, président de Bricqueville, mais il faut noter qu’il s’agissait auparavant d’un complexe minéral très abandonné et grâce à la végétation que nous y apportons, nous allons en faire un îlot de fraîcheur, qui sera particulièrement appréciable sur cette orientation sud/sud-ouest. »
Si le ferroviaire est roi dans le secteur puisqu’une grande ligne ferroviaire longe les Groues, les espaces verts publics et autres mobilités douces ne sont pas oubliés. C’est ici que Paris La Défense aménage les jardins des Bels Ébats, une promenade de 800 m de long dont la largeur variera entre 7 et 12 mètres. En contrebas (visible depuis les trains mais inaccessible au public), une noue plantée (sorte de fossé végétalisé peu profond et large) apporte une note verte supplémentaire tout en collectant et filtrant les eaux de ruissellement. Les espaces seront généreux avec une soixantaine d’arbres plantés, des parcours pour vélos et piétons et des ensembles d’alcôves et de stands pour s’asseoir et faire d’agréables pauses. Seul problème : le tout sera construit en neuf tronçons et il faudra donc attendre encore quelques années pour que l’intégralité de cette promenade conçue par l’agence TER soit accessible sur 1,5 km.