La nomination d’Alain Policar, en avril 2023, au Conseil des Sages de la laïcité et des valeurs de la République (CSL), avait déjà été l’occasion d’une campagne du mouvement national républicain afin d’encourager le ministre de l’Etat l’éducation à l’époque, Pap Ndiaye, d’abandonner son projet. Mais, déterminé à promouvoir la pluralité des points de vue au sein de l’instance, le ministre n’a pas renoncé à sa décision.
Un an plus tard, sous prétexte d’un entretien accordé début avril à Radio France Internationale (RFI) dans lequel était critiquée l’application de la loi du 15 mars 2004 relative aux signes religieux à l’école, la volonté de se débarrasser des une voix dissidente a trouvé un nouvel élan. Un ensemble d’initiatives, évidemment concertées, visant à obtenir son éviction, au prix d’une présentation fallacieuse de ses convictions, ont convaincu le ministre de l’Éducation nationale de mettre fin au mandat d’Alain Policar. Cet acte d’autorité remet en question l’état de la morale démocratique.
Menée par le réseau des enseignants des collèges Vigilance (collectif auquel appartiennent plusieurs membres du CSL), une campagne de diffamation a recueilli le soutien du réseau des universités Vigilance, de l’Observatoire des idéologies identitaires, du magazine Marianne, et, à un niveau mineur, de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra). Cela a donné lieu à la publication dans Indiquer d’une tribune appelant à l’éviction d’Alain Policar du CSL.
Cette campagne a utilisé les excès et les mensonges sans scrupules. L’un des membres notoires de la liste des universités Vigilance ose écrire : « Combien faudra-t-il d’enseignants ou d’élèves pour être assassinés pour qu’une personne nommée par Pap Ndiaye soit limogée (sic) par le gouvernement du Premier ministre Attal ? » Un autre, membre de l’Observatoire des idéologies identitaires (anciennement « décolonialisme »), fait d’Alain Policar un fanatique du patriarcat islamiste.
Bien qu’il s’agisse de calomnies, cela n’a pas empêché la présidente du CSL, Dominique Schnapper, d’écrire une lettre au ministre dans laquelle elle estimait que les conditions de maintien de M. Policar au sein du CSL n’étaient plus réunies. L’idée selon laquelle un membre de l’institution n’est pas habilité à critiquer la loi a été validée par M.moi Belloubet, qui a demandé la démission de notre collègue.
La question fondamentale est donc la suivante : les membres du CSL, en exprimant leurs convictions, se mettent-ils en contradiction avec le fonctionnement de ce Conseil ? Par ailleurs, est-ce un manquement au devoir de discrétion que de porter un jugement critique sur la manière dont les « atteintes à la laïcité » sont comptabilisées par les services du ministère ? Nous répondons négativement à ces deux questions. La prise de position publique d’un membre du Conseil n’engage évidemment pas l’ensemble du Conseil du seul fait de la mention de son appartenance à celui-ci. Si tel était le cas, on trouverait beaucoup à dire sur nombre des engagements avérés de ses autres membres ou de son président.
Il vous reste 50,56% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
Il n’y avait déjà plus d’espoir. Mais il fallait passer par cette étape insoutenable. C’est bien le corps de Philippine,…
"Si la solution était d'augmenter les impôts, la France serait depuis longtemps la première puissance mondiale", nuance toutefois Antoine Armand…
Le Français Adrian Mannarino, classé 46e mondial, a été stoppé en quarts de finale du tournoi ATP 250 de Chengdu,…
Encore une histoire captivante et émouvante de Valérie Perrin. Comme dans un film, elle a l'art de raconter et de…
Une attaque nocturne russe contre des immeubles d'habitation à Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine régulièrement ciblée, a fait 21 blessés samedi…
En direct : Michel Barnier au journal de "20h" de France 2 dimanche, suivez les réactions au lendemain de l'annonce…