Qui ne rêve pas d’être exonéré de taxe foncière ? A Genilac, dans la Loire (42), commune de 4 000 habitants, c’est le cas d’un couple qui a ouvert le 9 mars une épicerie à la place de l’ancienne médiathèque. Il aurait dû payer la taxe foncière, au à hauteur de 1 500 euros par an, mais le maire a besoin de commerces dans sa commune et a décidé de lui donner un coup de main.
C’est la première fois depuis 80 ans que ce village dispose d’une épicerie et le maire a décidé d’encourager les deux franchisés de l’enseigne Casino. Le couple a investi 125 000 euros dans leur toute nouvelle supérette Vival de 115 mètres carrés et Casino leur a fourni du matériel d’une valeur de 20 000 euros. Le maire est propriétaire des murs et permet au couple d’économiser 1 500 euros par an, grâce à l’exonération de taxe foncière, selon l’émission de l’émission Capital diffusée sur M6 dimanche 28 avril. Et cette exonération n’est pas limitée dans le temps. “Le bâtiment nous appartient. A ce titre, il nous a semblé étrange dans le cas d’un bail commercial de faire payer aux locataires la taxe foncière qui est à la charge des propriétaires. C’est une question de principe. Une boucherie située sur la commune nous appartient également et les locataires sont également exonérés de taxe foncière.», explique le maire, Denis Barriol, Figaro. Et pourtant, il reconnaît qu’il a besoin de financement et «être face au vent contre le suppression de la taxe d’habitation. Il est anormal que le matériel soit payé uniquement par les propriétaires“, il ajoute.
Dans le cas d’un bail commercial, si le bail ne précise pas de clause particulière, c’est au bailleur de payer la taxe foncière mais le bail peut prévoir que le locataire paie la taxe foncière, selon le Service-site. Public.fr. Ici, le bail prévoit donc que la taxe foncière repose sur le bailleur. Aide appréciée par le couple. “C’est écrit dans le bail et donc gravé dans le marbre. Notre modèle économique est fragile, toute aide est la bienvenue. Si on reste en place dix ans par exemple, c’est significatif. (NDLR, un gain de 15 000 euros)”, confie Loïc Montpert au Figaro. Il verse un loyer de 1 200 euros TTC par mois avec un taux de TVA de 20% à la mairie, propriétaire des lieux. Un encouragement pour Laurence, ancienne cadre du prêt-à-porter, et Loïc, directeur de restauration rapide depuis 20 ans, qui a tout quitté pour devenir épicier. Loïc et son épouse louent également deux autres épiceries dans d’autres villages, à Planfoy, à 30 kilomètres et à Marlhes, 15 kilomètres plus loin, mais ils ne bénéficient pas d’une exonération de taxe foncière dans ces communes.
Ce n’est pas la première ville à faire un geste en faveur des commerçants. Pour soutenir les commerçants du centre commercial dont elle est propriétaire, la commune de Sennecey-lès-Dijon (21) a décidé de ne pas percevoir de taxe foncière en 2020, en raison de la crise sanitaire. Cette exonération passe à 50% en 2024, comme le rapporte Le bien public.