Le 7 avril sonnait le glas de l’église Saint-Blaise de Tourcoing (59), dans les Hauts-de-France. La dernière messe a été célébrée ce jour-là dans le bâtiment construit en 1932 qui appartient au diocèse de Lille. L’église sera mise en vente par l’évêché. Son architecture caractéristique en brique était familière aux habitants, ce qui explique leur grand désarroi. Pourquoi vendre cette église ? La diminution du nombre de paroissiens et les travaux nécessaires à son entretien conduisent à cette décision. “Le diocèse ne peut plus supporter ce type de travail», résume le Père Vandemoortele à La voix du Nord avant d’ajouter : «Nous évitons autant que possible la désacralisation, mais lorsque nous sommes confrontés à des difficultés financières, nous ne pouvons pas faire autrement.“. Il voit cette séparation comme “deuil“.
Le prix de l’église et du presbytère n’est pas encore connu, tout comme la date de mise en vente de l’église. “Une fois profanée, l’église n’est plus sacrée du tout», résume l’économe diocésain Jean-François Delaby. Le prix sera donc négociable comme pour un bien classique. Le mobilier vient d’être déplacé et des études vont être réalisées pour évaluer le prix de l’église. L’autel sera récupéré par la commission d’art sacré pour être placé dans une église qui en a besoin. “Cela peut être vu comme l’échec de notre ministère pastoral, la perte de nos valeurs chrétiennes. On peut aussi voir un signe positif», confie le doyen de Tourcoing, le Père Maurin Van Meenen, lors de l’homélie, selon Actu.fr.
Tristesse des fidèles
Plutôt que de se plaindre du sort de cette église désacralisée qui sera mise en vente, le doyen préfère se concentrer sur la nouvelle vie de l’édifice qui ouvrira une nouvelle page de son histoire. Que va devenir le bâtiment ? Peut-être une garderie si l’on en croit les rumeurs. Toutefois, son sort n’est pas encore scellé. “Les désacralisations nous rappellent que la foi ne se vit pas seulement dans les lieux de culte mais dans notre vie quotidienne. Dieu ne se laisse pas enfermer dans un bâtiment“, il ajoute. Mais les habitants ne voient pas la fermeture de l’église du même œil : «J’y ai vécu ma profession de foi, mon mariage en 1979, les funérailles de mes parents, de mes beaux-parents, les communions de mes enfants“, se plaint Pascale, une fidèle.
Ce n’est pas la première fois que l’avenir de l’Église est remis en question, mais cette fois c’est définitif. En 1980, la destruction de l’église était prévue lors de la création d’une autoroute à proximité. Il est temps de dire au revoir à l’église. Seul son nom survivra avec celui de l’école voisine qui s’appelle aussi Saint-Blaise.