« VÊtes-vous heureux d’être là? » déclare Gabriel Attal ce lundi 22 avril, devant une petite assemblée de jeunes. Quelques « non » timides se font entendre. « C’est rassurant », plaisante le Premier ministre, en déplacement au lycée Parc Impérial de Nice (Alpes-Maritimes). Parce que si vous étiez trop heureux d’être là, cela ne vous serait peut-être pas utile. »
Entre rire et autorité, le ton est donné. Accompagné d’Éric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux, et de Sarah El Haïry, la ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille, Gabriel Attal inaugure une expérimentation dans un internat pédagogique pour élèves « disruptifs », quelques jours après son des annonces pour endiguer les violences chez les mineurs. L’établissement niçois bénéficie d’une enveloppe d’environ 60 000 euros du département des Alpes-Maritimes pour ce programme.
Si l’internat est habituellement considéré comme un moyen de poursuivre une formation sans contraintes géographiques, il est présenté, depuis vendredi, comme une solution contre la « délinquance » chez les jeunes.
“Quand on constate que (un jeune) commence à traîner dans les rues, on va proposer aux parents d’envoyer leur enfant dans un internat, loin de son quartier et de ceux qui l’ont poussé à plonger”, a déclaré le chef du gouvernement lors de son déplacement à Viry-Châtillon le 18 avril.
“Au moins deux formules” d’internat sont prévues, a indiqué Matignon à l’AFP. D’un côté, des internats à l’année pour des jeunes dont « l’environnement commence à devenir problématique ». L’ambition est « d’éviter (le) glissement, (le) déclin vers la violence ou vers une remise en cause plus profonde de l’autorité ».
En revanche, les internats ouvrent pendant les vacances « pour que les jeunes soient éloignés de leur environnement et encadrés, du point de vue pédagogique et des valeurs de la République ». Celui du lycée Parc Impérial de Nice fait donc partie de cette catégorie. Ici, au programme, des ateliers d’estime de soi, des visites historiques et culturelles comme le camp de déportés des Milles à Aix-en-Provence, une visite mémorielle dans un cimetière de la ville ou encore une exposition sur Tintin. . Les étudiants, privés de smartphone, évoqueront aussi les addictions aux écrans.
Le placement en internat s’effectue sur la base du volontariat des jeunes et de leurs familles. « Mais sans injonction, je ne suis pas sûr qu’il y aura du soutien », doute Didier Georges, principal en région parisienne et secrétaire national du SNPDEN-Unsa. La mesure semble « difficile à mettre en œuvre » puisque l’école « manque de personnel ». A ses yeux, de nombreuses questions restent en suspens : « Qui va encadrer ces étudiants ? Comment allons-nous ouvrir les établissements pendant les vacances scolaires ? Faut-il également demander aux collectivités locales d’assurer un service de cantine et l’entretien des locaux ? La question des moyens se pose légitimement. »
« Des militaires, des policiers, des gendarmes, une protection éducative et judiciaire de la jeunesse » encadreront ces adolescents dans les internats, a indiqué le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti vendredi 19 avril. La mesure se situe ainsi à la croisée de l’éducation et de la justice.
Un mélange des genres qu’interroge Vincent Fritsch, secrétaire national du SNPES-PJJ-FSU. S’il se félicite que le Premier ministre mette en place « des mesures de prévention, et pas seulement de répression » des violences, l’éducateur n’est « pas sûr que l’internat puisse être la solution miracle ».
« Un stage en internat doit répondre à un projet précis », précise-t-il. Certains étudiants qui manquent d’environnement familial ou qui ont des conditions d’hébergement difficiles à la maison pourraient être intéressés par un logement pour avoir des conditions d’études satisfaisantes. Il semble cependant que le projet ne concernerait que les étudiants « perturbateurs », et il n’est pas certain qu’ils accepteront d’être coupés de leur famille. »
La mesure semble aussi proche de celle que Nicolas Sarkozy avait lancée en 2010 : les « établissements éducatifs de réinsertion ». Sur la base du volontariat, des élèves âgés de 13 à 16 ans pourraient être accueillis dans ces centres, rattachés aux établissements scolaires, avec une équipe composée d’enseignants, d’éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse et de jeunes effectuant un service civique.LIRE AUSSI Cette violence des mineurs qu’on ne voulait pas voir augmenter
L’expérimentation au lycée Parc Impérial de Nice durera douze jours. Si le système porte ses fruits, le Premier ministre compte le généraliser à l’ensemble du territoire. Selon le ministère de l’Éducation, plus de 50 000 places d’internat restent encore vacantes, dans les 1 618 écoles proposant cet hébergement. Le taux d’occupation serait ainsi de 65,9% au collège, 79,1% au lycée et 77,5% au lycée professionnel.
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