DDans le cadre de la transition écologique, les pouvoirs publics incitent les particuliers à remplacer leurs chaudières fioul ou leurs anciennes chaudières à gaz par des pompes à chaleur ou des inserts. Cependant, depuis le 21 mars 2024 (22-18.694), ceux qui décident de le faire sont moins bien protégés par l’assurance qu’auparavant. Cela résulte d’un revirement de jurisprudence de la Cour de cassation, opéré dans l’affaire suivante.
En novembre 2012, une entreprise a installé un insert dans le foyer de M. et M.moi X. Le 13 février 2013, un incendie détruit la maison. Les X sont partiellement indemnisés (142 610 euros) par leur assureur multirisque domicile, SwissLife. Ils réclament un supplément (79 000 euros) à l’installateur, qui avait souscrit une assurance décennale (qui n’est pas plafonnée), auprès d’Axa.
La société Axa refuse d’y jouer. Elle soutient qu’un insert placé dans un foyer n’est qu’un « élément d’équipement sur l’existant », et non UN ” travail “le seul susceptible d’en bénéficier, aux termes de la loi Spinetta du 4 janvier 1978. Il conteste la jurisprudence par laquelle la Cour de cassation, le 15 juin 2017 (16-19.640), étendu le bénéfice de la garantie décennale aux équipements existants.
La Cour a en effet jugé, s’agissant d’une pompe à chaleur en panne, que « troubles affectant les éléments d’équipement (…)séparables ou non, d’origine ou posés sur existant, sont soumis à une responsabilité décennale lorsqu’ils rendent l’ouvrage dans son ensemble impropre à l’usage auquel il est destiné.. Elle confirme cette position concernant un insert ayant provoqué un incendie (16-18.120).
Retour en arrière
Les X intentent une action en justice. Axa perd en première instance et en appel, mais demande devant la Cour un renversement ou, plus précisément, un renversement sur renversement. Le parquet lance alors une consultation (procédure rare) « sur l’impact de la jurisprudence de la Cour sur les « quasi-œuvres » », des professionnels concernés, et de l’Institut national de la consommation (INC), qui répond que les particuliers “je n’ai pas le réflexe” de bénéficier de la garantie décennale.
Les artisans répondent que, depuis juin 2017, malgré les sanctions pénales auxquelles ils font face, ils n’ont pas souscrit plus d’assurance décennale qu’auparavant, car cela leur coûterait trop cher. Ils trouvent disproportionnée l’obligation de payer pour la reconstruction totale d’une maison incendiée, alors que leurs interventions n’en concernaient qu’une partie.
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