(Québec) François Legault reconnaît que le Québec devra changer ses façons de faire pour mieux s’adapter aux changements climatiques, notamment en investissant davantage dans la protection contre les feux de forêt. L’opposition le presse d’en faire plus.
« Il y a des questions à se poser. Oui, on peut dire que les changements climatiques entraînent un besoin d’investir dans ce qu’on appelle l’adaptation aux changements climatiques. Oui, ce sont des choses sur lesquelles nous nous penchons actuellement », a déclaré le premier ministre lors d’un point de presse à Sept-Îles.
Face à cette « tendance de fond », il estime que la flotte d’anciens avions ravitailleurs du Québec – certains appareils datent de « 40 ou 50 ans » – devra être modernisée et peut-être mise à niveau. Le nombre de pilotes et de mécaniciens pourrait également augmenter au cours des prochaines années. « Nous allons devoir nous poser des questions pour investir davantage », a-t-il déclaré.
Elle ouvre également la porte au creusement de tranchées pour protéger durablement certaines villes vulnérables. « Je disais plus tôt, on creuse des tranchées autour de Chibougamau. Vous devrez vous poser ce genre de question. Comment protéger nos municipalités implorantes du Québec. Il y a des questions à se poser », a-t-il dit.
Ce n’est pas la première fois que le premier ministre est rattrapé par la question de l’acclimatation aux changements climatiques. François Legault a rejeté en campagne électorale la demande des villes réclamant la mise en place d’un « pacte vert » de 2 milliards par an pour les aider à s’adapter aux changements climatiques. Une demande répétée lors des récentes inondations à Baie-Saint-Paul.
Les feux de forêt retiennent l’attention de l’Assemblée nationale. Les élus de l’opposition ont témoigné mardi de leur solidarité avec les Québécois évacués en raison de l’ampleur de la situation. Ils ont également exhorté le gouvernement Legault à se donner les moyens d’adapter le Québec aux changements climatiques, notamment les forêts.
« Notre capacité à répondre à cette situation est clairement insuffisante. Et s’adapter aux changements climatiques, c’est aussi anticiper ce qui se passe en ce moment », a déclaré le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.
« Des gens perdent leur maison, leur vie est en danger, c’est très grave. Donc ça veut dire aussi des questions sur la gestion forestière, le personnel disponible, la nature du matériel. Il y a vraiment tout un bilan à faire à la lumière de ce qu’on voit », a-t-il déclaré.
Le chef par intérim du Parti libéral du Québec a tenu des propos similaires : « Je pense qu’il faut revoir tout notre programme pour lutter contre les changements climatiques, mais aussi pour lutter contre les feux de forêt. On s’est dit la même chose, rappelez-vous quand il y a eu des inondations, il faut revoir notre programme », a déclaré Marc Tanguay.
Avons-nous suffisamment de matériel ? Avons-nous suffisamment de personnel ? Déployons-nous la stratégie de lutte contre les incendies de forêt de la manière la plus optimale ?
Marc Tanguay, chef par intérim du PLQ
QS demande un fonds d’urgence
De son côté, Québec solidaire a réitéré sa proposition de créer un fonds d’urgence climatique de 500 millions par année. «Cela pourrait effectivement être utilisé pour donner plus de ressources à la SOPFEU, mais cela pourrait aussi être utilisé pour la prévention», a déclaré la co-porte-parole Manon Massé.
« Aujourd’hui, la gestion forestière n’est pas nécessairement utile lorsque des catastrophes comme celle-ci se produisent. Je pense qu’au Québec, on a les connaissances. La science sait comment gérer les forêts pour atténuer une épidémie. On parle par exemple de solutions naturelles comme les milieux humides, comme les tourbières qui jouent un rôle dans la rétention d’eau », a illustré Mme.moi Masse.
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