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Changements d’adresse dans les petites villes : pourquoi cela tourne au casse-tête

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Simplifier la vie des habitants peut vite devenir très complexe. Surtout pour les mairies. D’ici le 1er juin 2024, les communes (notamment celles de moins de 2 000 habitants) devront se conformer à la loi 3DS (différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification).

Ce est-à-dire nommer les routes et les lieux et numérotez toutes les boîtes aux lettres. Car si dans les grandes communes, ces situations sont l’exception, dans les villages, il est fréquent de voir certains hameaux sans adresses ou avec des adresses confuses.

Sur le papier, c’est simple. Dans la réalité de ces petites communautés où vivent les gens 15 millions de Françaisl’équation se transforme en puzzle.

Ce que devraient faire les municipalités

Le décret d’application de la loi précise que les mairies doivent mettre à disposition du fichier national d’adresses :

  • le nom de toutes les routes, publiques et privées lorsque ces dernières sont ouvertes à la circulation, ainsi que les lieux nommés ;
  • la numérotation des maisons et autres bâtiments.

Prèsactu.frle ministère chargé des collectivités territoriales et du monde rural précise que cela « inclut les routes situées dans les hameaux lorsqu’ils sont constitués de plusieurs routes ».

Ce travail d’adressage doit être géré au niveau municipal. Pour les noms de routes, cela se fait par délibération en conseil communal, pour la numérotation des maisons et immeubles, par arrêté communal.

Si l’on met la main à la pâte, au niveau municipal, cela signifie compléter le programme « bases de données d’adresses locales » (BAL) pour les publier dans la Base Nationale d’Adresses (BAN).

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La loi précise la définition d’une adresse

La loi 3DS permet également de définir pleinement la notion d’adresse “un numéro et un nom de rue” et “donne aux communes les pleins pouvoirs pour gérer leurs adresses”, précise Olivier Bourreau de la Base Nationale d’Adresses (BAN) à l’Agence Nationale des Adresses. Cohésion territoriale. Simplement, plutôt que l’adresse soit simplement « Lieu-dit : Les Essarts », il faudra préciser « 1, Impasse des Tilleuls, Lieu-dit Les Essarts ».

Pourquoi précise-t-on les adresses ?

Sans adresse précise depuis des années, on peut dire que l’organisation ne fonctionnait pas si mal et que le statu quo peut-être pas si négatif. Mais les raisons de cette précision d’adressage sont finalement logiques et nécessaires.

Pour simplifier la vie des gensd’une part, pour leur sécurité, Par dessus tout. «C’est la garantie de services plus efficaces», décrit Olivier Bourreau, chargé du déploiement de la base d’adresses nationale (BAN) à l’agence nationale de la cohésion territoriale, contacté par actu.fr.

(Le mauvais adressage) a posé de nombreux problèmes, tout d’abord pour l’arrivée des secours. Mais aussi pour le déploiement de la fibre, la navigation GPS et bien d’autres services qui dépendent d’une adresse précise.

Olivier BourreauResponsable du déploiement de la base d’adresses nationale (BAN) à l’agence nationale de cohésion territoriale

Le ministère précise également actu.fr que la « base d’adresses locales est utile pour le déploiement du très haut débit ». C’est même une condition au déploiement de la fibre.

Des difficultés pour les mairies

La simplification devrait donc profiter à tous, mais en attendant, la mise en œuvre n’est pas si simple et les maires doivent relever des défis. beaucoup de problèmes.

Olivier Bourreau pointe d’abord « le manque de temps et de moyens humains » pour les petites communes.

Bien souvent, il n’y a qu’une seule secrétaire qui est déjà très occupée, il est difficile de trouver le temps à consacrer à ce projet.

Olivier BourreauResponsable du déploiement de la base d’adresses nationale (BAN) à l’agence nationale de cohésion territoriale

Deuxièmement, l’appréhension de l’outil numérique – les adresses doivent être saisies en ligne – peut expliquer certaines difficultés rencontrées.

Les municipalités pas toujours aidées

Sur un plan plus technique, le qualité des adresses de départselon les données mises à disposition par l’agence nationale pour la cohésion territoriale, est « inégalitaire » selon les territoires pour Olivier Bourreau.

« Nous mettons à disposition des communes un recueil de données cadastrales et IGN pour qu’elles ne repartent pas de zéro », explique-t-il. Mais selon les données disponibles, la charge de travail n’est pas la même pour les communes.

Un réseau de partenaires locaux pour soutenir les communes existe, mais certaines zones n’en disposent pas et sont donc défavorisées.

C’est notamment le cas du Grand Est et des Hauts-de-France, régions qui présentent à la fois une densité importante de très petites communes (Aisne, 816 communes) et une quasi-absence de partenaires locaux.

Olivier BourreauResponsable du déploiement de la base d’adresses nationale (BAN) à l’agence nationale de cohésion territoriale

À cela s’ajoutent les fusions de communes où l’on peut se retrouver avec des noms de routes en double. » Ce sont tous les ingrédients d’une galère administrative.

Des sanctions le 1er juin ?

Avec une échéance au 1er juin 2024, le hache de la sanction plane sur les villages.

Mais le ministère chargé des Collectivités locales et des Affaires rurales se veut rassurant et clair : « aucune sanction des communes n’est prévue pour l’instant en cas d’absence de production à la date requise ».

«C’est avant tout un incitation pour que les communes se lancent dans les travaux », ajoute Olivier Bourreau.

Plus de la moitié des communes impliquées dans le programme

Ce projet à long terme est déjà en cours, pour plus de la moitié des communes, 53% précisément. Dans le détail, il est de 50 % pour les communes de moins de 2 000 habitants et de 65 % pour celles de plus de 2 000 habitants.

Et si toutes les mairies n’auront pas démarré le chantier à la date prévue, le responsable du déploiement de la base d’adresses nationale (BAN) à l’agence nationale de cohésion territoriale se veut rassurant : « A cette date, le programme est bien en cours dans la majorité des régions. »

Avec Briac Trébert.

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Anna

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