Chaque jour, une personnalité s’invite dans l’univers d’Élodie Suigo. Jeudi 9 mai 2024 : l’auteur, compositeur, interprète et membre du groupe Tryo, Christophe Mali. Son dernier titre, en duo avec Lucie Lebrun, « Derniers humains » sort avant un nouvel album solo qui sortira fin 2024, « Humain ».
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Christophe Mali est auteur, compositeur, interprète et membre du groupe Tryo, formé en 1995 autour d’une passion commune, celle du reggae. C’est ainsi que le public l’a découvert, avec le fameux titre devenu hymne et culte : L’hymne de nos campagnesextrait de l’album Mamagubida, en 1998. Au fil du temps, il a pu cultiver son jardin artistique au gré de ses créations. Aujourd’hui, il se présente seul, après l’annonce d’une rupture du groupe, et il vient de sortir Derniers humains, un son reggae en duo avec Lucie Lebrun. Il prépare un album pour fin 2024 et une tournée en 2025.
franceinfo : Avec Derniers humainstu reviens à ton premier amour ?
Christophe Mali : Quand nous avons commencé avec Tryo, c’était très acoustique. C’était trois guitares, et au fil du temps, on a découvert l’électricité, les séquences. Donc même s’il y a ce son reggae, il y a un côté un peu plus pop, un peu plus électrifié sur ce dernier morceau. C’est peut-être aussi pour cela que j’avais envie de me lancer en solo, de découvrir de nouveaux sons, des choses que nous avions abordées avec le groupe pendant toutes ces années. Là, je peux m’y adonner pleinement.
Être « seul » permet-il de se recentrer ?
Pour tout vous dire, nous avons réalisé un livre avec un de vos collègues, Bertrand Dicale, qui a raconté un peu l’histoire de Tryo. Et lors des séances d’échanges avec lui, il m’a dit : “Christophe, c’est bizarre, je regarde tout ce que tu as écrit jusqu’à présent et tu n’as jamais écrit sur ta famille, sur ton enfance“. Et puis, ça a fait un déclic dans ma tête. Je me suis dit que c’était vrai, alors que tous ces artistes que j’aime, Jacques Higelin, Alain Souchon, parlaient de leur famille, parlaient de leur enfance, je ne l’avais jamais fait auparavant, et puis j’ai commencé à prendre la plume et à écrire des chansons.
“Je me suis dit : hé, et si je m’ouvrais ? Et si je racontais un peu l’histoire de ma famille ? Ce n’est pas égocentrique parce que je pense que le côté intime peut rejoindre l’universel.”
Christophe Malisur franceinfo
J’ai commencé à écrire toutes ces chansons, et ces chansons, je ne pouvais pas les chanter avec le groupe. C’est comme ça qu’est venue l’idée, l’envie de faire cet album, en me disant : “Allez, à mon âge, 30 ans de musique derrière moi, j’ai envie de raconter des choses que je n’ai jamais racontées. Moi aussi Je veux me surprendre. Si je ne le fais pas maintenant, ce sera trop tard et je le regretterai. J’aurais pu écrire un livre, mais c’est très difficile d’écrire un livre, j’écris des formats courts. écrire des chansons, c’est comme ça que l’album est né.
Que retenez-vous de cette enfance ?
Je viens d’une famille où les choses étaient plutôt difficiles, en fait. Mes parents ne s’entendaient pas vraiment. J’ai vécu avec des parents d’une génération où on ne divorce pas pour le bien des enfants. Quand je regarde ça, je me dis “ah, quelle perte de temps, quel temps ils auraient pu perdre”. Je ne veux pas perdre tout ce temps et je ne veux pas non plus que les gens qui écoutent ma musique en perdent.
Il y a toujours eu cette envie d’être indépendant. Au sein du groupe comme pour vous-même, vous avez toujours souhaité conserver cette indépendance, ne pas vous lancer dans le formatage.
Oui, je pense que nous venons aussi d’une génération où nous avions peur d’être pris dans le système. Le fait d’être indépendant, c’était pour nous d’être garants de notre liberté, de la liberté d’expression, de la liberté de faire, de dire et surtout d’être libre artistiquement. C’est une chance. Ce n’est pas toujours facile car certains en rêvent et ce n’est pas possible pour eux. Et puis faire des disques, c’est amusant, mais là où je me sens le plus à l’aise, et même ce pour quoi j’écris des chansons, c’est finalement pour sortir, rencontrer des gens et jouer sur scène. .
“Je ne suis pas monté sur scène depuis juillet et ça me manque terriblement. Ce moment où tu arrive sur scène, tu te dis : ‘Ah, voilà, enfin je suis là, c’est là !’ En fait, c’est là que se déroule ma vie.
Christophe Malisur franceinfo
Quand arrive ce nouvel album ? Et a-t-il déjà un titre ?
Il arrive fin 2024 et il s’appelle : Humain d’où le lien avec le titre Derniers humainsd’où le lien avec la famille et le côté sociétal de Tryo.
Y aura-t-il d’autres duos, d’autres chansons qui parleront de votre enfance ?
Il n’y a donc pas vraiment de duos, mais j’ai écrit une chanson sur mon père. Cette chanson se déroule sur les grandes plages du nord dont Alain Souchon a beaucoup chanté. Quand j’ai écrit cette chanson, à la fin, je parle de mon père marchant sur cette grande plage, faisant le point sur sa vie et moi qui le regardais. Et puis j’ai écrit parce que quand je vais sur ces plages du nord, à Berck, au Touquet, à chaque fois j’ai en tête les chansons de Souchon. J’ai envoyé la chanson à Alain. Il a été très touché par cette chanson. Et je lui ai dit : Alain, j’aimerais beaucoup que tu viennes juste à la fin du titre, que tu finisses juste la chanson. Alors, c’est un duo ? Non, pas vraiment, car il ne chante pas toute la chanson, mais il fait une apparition à la fin et j’en suis super fier. Mais je commence déjà à en dire trop. Il faudra attendre la rentrée pour avoir le reste !
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