Un moment inédit dans un pays marqué par les féminicides. Le Mexique s’apprête à élire pour la première fois une femme présidente ce dimanche 2 juin, avec deux candidats désignés clairement favoris pour la victoire finale.
Près de 100 millions d’électeurs sont attendus dans les bureaux de vote du plus grand pays hispanique du monde, où l’ONU (ONU) recense 9 à 10 féminicides par jour.
Les premiers bureaux de vote ouvriront à 8h00 heure locale, soit 16h00 heure de Paris, ce dimanche, au Yucatan, dans l’est du pays, puis une heure plus tard dans le centre du Mexique.
Le candidat de gauche donné avec 17 points d’avance
La grande favorite est la candidate de la gauche au pouvoir, Claudia Sheinbaum, du Mouvement pour la régénération nationale (Morena).
En trois mois de campagne, l’ancien maire de Mexico (2018-2023) devance régulièrement son rival de centre-droit Xochitl Galvez de 17 points en moyenne dans les sondages, soutenu par une coalition de trois partis.
Outre ces deux candidats, Jorge Maynez, 38 ans, représentant de la minorité Mouvement Citoyen, se présentera comme un outsider.
« C’est l’heure des femmes »
« Nous allons écrire l’histoire », a proclamé Claudia Sheinbaum, 61 ans, portée par la popularité du président sortant Andres Manuel Lopez Obrador, 70 ans.
« C’est l’heure des femmes et de la transformation », a-t-elle déclaré aux Mexicaines, qui dénoncent à l’unisson une société machiste.
«Cela signifie vivre sans peur et sans violence», a ajouté Claudia Sheinbaum. « Chaque jour, neuf à dix femmes en moyenne sont assassinées (au Mexique) », selon ONU Femmes.
La lutte contre les violences au cœur du scrutin
La lutte contre la violence des cartels, des gangs et des gangs sera le premier défi du futur président, selon Michael Shifter, chercheur au centre d’analyse Dialogo Interamericano, dont le siège est à Washington.
Claudia Sheinbaum a promis de poursuivre la politique actuelle (s’attaquer aux causes des violences plutôt que d’être totalement répressive) tout en luttant contre « l’impunité ». Xochitl Galvez a promis de mettre fin aux « accolades » accordées aux cartels.
Au total, quelque 450 000 personnes ont été assassinées au Mexique depuis 2006, lorsque l’ancien président Felipe Calderon a envoyé l’armée contre les cartels.
Un autre candidat a été tué vendredi dans l’État de Puebla. Le gouvernement a fait état mardi de 22 assassinats, suivis de trois autres. Il a également annoncé un renforcement de la sécurité le jour du scrutin.
Article original publié sur BFMTV.com