comment Israël pourrait répondre à l’attaque de l’Iran sur son territoire

De nombreux pays s’inquiètent d’une conflagration dans la région après que l’Iran a envoyé des drones et des missiles sur le sol israélien. Les États-Unis ont prévenu qu’ils ne soutiendraient pas une réponse directe à Téhéran.

L’Iran réfléchit à la question “fermer”, mais comment Israël va-t-il réagir ? Dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril, l’Iran a mené une attaque sans précédent sur le sol israélien, au cours de laquelle “plus de 300 drones et missiles” ont été lancées sur l’Etat hébreu, selon l’armée israélienne. Ce dernier assure que « 99 % des tirs » ont été interceptés, grâce notamment à l’aide des États-Unis et du Royaume-Uni. Suite à cette attaque, la communauté internationale a exprimé sa grande inquiétude quant aux risques d’escalade dans la région.

Les tensions entre l’Iran et Israël se sont intensifiées le 1er avril, lorsqu’un raid a tué 13 personnes dans un bâtiment diplomatique iranien en Syrie. L’attaque a été attribuée à Israël, mais Tel-Aviv ne l’a pas confirmée.

Washington a prévenu dimanche que les Etats-Unis ne soutiendraient aucune réponse israélienne en Iran.

Une réponse « contenue » ?

C’est la première fois que l’Iran frappe directement le sol israélien. Mais les tensions entre les deux pays sont loin d’être nouvelles. Depuis des années, les deux pays s’opposent dans une « guerre de l’ombre » dont l’objectif est de maintenir une dissuasion suffisante pour éviter toute attaque frontale sur leur territoire, développe l’International Crisis Group, une ONG spécialisée dans la recherche sur les conflits.

Ces dernières années, Israël a été accusé de mener des actions des actions visant à saboter le programme nucléaire iranien, rappelle la BBC, ou d’avoir mené des cyberattaques, poursuit le Temps d’Israël. Fin 2023, Israël a intensifié ses attaques en Syrie, ciblants membres des Gardiens de la Révolution et de sa Force Quds. 25 décembre, le plus haut gradé des Gardiens de la révolution en Syrie, Razi Moussavi a été tué dans une attaque imputée à l’État juif. Le 20 janvier, une frappe israélienne à Damas a tué 10 personnes, dont cinq membres des Gardiens de la révolution.

Selon Héloïse Fayet, chercheuse à l’Institut français des relations internationales (Ifri), Les Israéliens pourraient choisir de riposter aux frappes iraniennes en poursuivant cette politique. “guerre de l’ombre”. Cela pourrait prendre la forme “des cyberattaques menées contre des sites iraniens sensibles”, dit-elle à franceinfo. Ou de la “des cyberopérations aboutissant au blocus des ports ou au ciblage des infrastructures énergétiques iraniennes”, ajoute David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’Institut des relations internationales et stratégiques et rédacteur en chef de la revue Orientations stratégiques.

« Nous pouvons imaginer une réponse strictement confinée à une base militaire iranienne ou à une zone portuaire. La nuit par exemple, pour éviter tout risque de mort civile en Iran.»

Frédéric Encel, spécialiste de géopolitique à Sciences Po Paris

sur franceinfo

Israël pourrait choisir cette réponse “contenu” pour ne pas causer « une autre réponse iranienne significative », analyse l’Atlantic Council, un think tank américain spécialisé dans les relations internationales. D’autant plus que l’attaque iranienne n’a pas eu d’effet dégâts sur le sol israélien. Un enfant de 7 ans a été touché par des éclats de missiles balistiques, note le Temps d’Israël, Maisseuls quelques missiles balistiques sont “est entré et a touché légèrement” le pays, a déclaré l’armée israélienne.

Attaques très risquées sur le sol iranien

Le gouvernement israélien choisira-t-il une réponse plus directe ? « Nous vaincrons tous nos ennemis » Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche matin sur X. « Si l’Iran attaque depuis son territoire, Israël réagira et attaquera en Iran. » a prévenu mercredi le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, un message en persan sur X.

“L’affaire est censée être close pour l’Iran, mais il est peu probable qu’il en soit de même pour Israël. observe David Rigoulet-Roze. Le logiciel israélien est que toute attaque implique mécaniquement une réponse à un niveau potentiellement plus élevé pour garantir qu’une forme de dissuasion prévaut. »

« Les Israéliens voudront restaurer une force de dissuasion potentiellement endommagée et rendre cette réponse publique. »

David Rigoulet-Roze, spécialiste du Moyen-Orient

sur franceinfo

Cette réponse militaire pourrait aussi se matérialiser par la poursuite des combats avec des groupes alliés à l’Iran, en Syrie ou au Liban. Selon l’Agence nationale libanaise, une frappe israélienne a visé dimanche matin un bâtiment du Hezbollah dans l’est du Liban et l’armée israélienne a mené plusieurs raids contre des localités du sud du Liban, frontalier avec Israël.

Autre possibilité : cibler les installations nucléaires iraniennes. « Pour attaquer en profondeur et détruire les sites nucléaires, Israël aurait besoin de chasseurs de bunkers. (bombes capables de toucher des cibles fortifiées). Cependant, son arsenal actuel est assez limité. observe Héloïse Fayet. Une telle attaque pourrait également convaincre Téhéran d’accélérer son programme d’acquisition de l’arme nucléaire. L’État juif pourrait utiliser des drones ou des missiles à longue portée « mais ce serait quand même très inquiétant »prévient Héloïse Fayet.

« L’utilisation de drones ou de missiles à longue portée, sans le soutien américain – pour le renseignement, le ciblage, le ravitaillement – ​​serait encore plus complexe. »

Héloïse Fayet, chercheuse à l’Ifri

sur franceinfo

De son côté, l’Iran “peut intensifier ses actions s’il le souhaite car il a le choix entre diverses options, dont le Hezbollah, des perturbations maritimes ou des frappes sur des cibles israéliennes vulnérables à l’étranger”, analyse de l’AFP Nishank Motwani, expert à l’Australian Strategic Policy Institute à Washington. Mais le pays n’a peut-être pas la capacité de faire face à cette situation sur le long terme. “L’équipement militaire iranien n’est, au mieux, adapté qu’à une guerre asymétrique. L’Iran ne peut pas compter sur le soutien international, même de la part de ses alliés, la Chine et la Russie. estimé par le Gardien Maryam Alemzadeh, professeur d’histoire et de politique iraniennes à l’Université d’Oxford. Son économie est au bord de l’effondrement en raison d’années de sanctions internationales, de corruption et de mauvaise gouvernance.»

La solution diplomatique pour éviter toute escalade

Face aux risques de spirale, la voie diplomatique demeure. De nombreux pays ont appelé Israël et l’Iran à éviter toute escalade. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir d’urgence dimanche soir, tandis que les membres du G7 se sont réunis lors d’un sommet virtuel pour envoyer « messages à Israël » et souviens-toi de ça “La plus grande prudence est de mise pour éviter que la situation ne s’aggrave.” Le président américain Joe Biden a réitéré son soutien “indéfectible” à Israël tout en avertissant qu’il ne soutiendrait pas Israël dans une attaque directe contre l’Iran. « Les Américains craignent d’être entraînés contre leur gré dans une confrontation directe avec l’Iran »poursuit David Rigoulet-Roze.

« Les États-Unis se retrouvent à jouer le rôle d’arbitre qui doit éviter à tout prix les heures supplémentaires. »

Héloïse Fayet

sur franceinfo

Téhéran a mis en garde les États-Unis, les exhortant à “reste loin” de son conflit avec Israël. « Toute menace émanant du gouvernement terroriste américain et du régime sioniste (…) entraînera une réponse réciproque et proportionnée de la part de la République islamique d’Iran »ont prévenu les Gardiens de la révolution.

Même si les Etats-Unis tentent de raisonner Israël, leur influence n’est plus la même que pendant la guerre froide, estime Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales, sur franceinfo : « Les États-Unis n’ont plus le contrôle et Israël aime le montrer. » il croit. L’Etat hébreu n’a par exemple pas prévenu Washington de sa frappe contre un bâtiment diplomatique iranien en Syrie début avril, rappelle le Washington Post.

Charlotte

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