Sophia et Cédric Martinez avaient prévu un séjour à Paris, du 12 au 14 avril. Deux sièges de première classe étaient réservés aux jeunes mariés dans le TGV au départ d’Agde (Hérault), et une chambre les attendait au Novotel Paris Centre-Bercy. Un déplacement entièrement soutenu par la communauté urbaine Hérault-Médiranée, présidée par le maire d’Agde, Gilles d’Ettore. L’élu avait imprimé les billets de train, retrouvés dans sa voiture par les enquêteurs de la police judiciaire régionale de Montpellier. Sans doute comptait-il les remettre en personne à Sophia Martinez, la voyante dont il ne cessait de vanter le talent et la gentillesse. Un cadeau de plus : en février, la mairie avait déjà financé l’anniversaire du médium dans un restaurant de bord de mer.
Le séjour a été annulé. Sophia Martinez a passé son cinquième week-end consécutif à la maison d’arrêt de Nîmes, en détention provisoire depuis sa mise en examen le 14 mars pour « travail dissimulé, recel et escroquerie ». Cédric, son mari, également mis en examen pour « recel », est sous contrôle judiciaire. Et les 26 000 habitants de la station balnéaire sont privés de leur maire : mis en examen pour « prise illégale d’intérêts par personne dépositaire de l’autorité publique et corruption passive », pour avoir offert cadeaux et avantages pendant quatre ans à Sophia Martinez, Gilles d’Ettore, également en détention provisoire, a vu sa demande dont la libération sous contrôle judiciaire a été refusée le 10 avril.
« Au marché, on en plaisantait encore ce matin : « Tu as acheté des oranges pour Gilles ? » Sur la terrasse ensoleillée d’un café, face aux eaux de l’Hérault, Jean-Claude Coubau préfère s’amuser de la situation. La présidente de l’association Agathé, qui lutte pour faire respecter la loi « littoral » dans la commune, se bat depuis deux décennies contre le maire d’Agde. S’il dénonce volontiers son « méthodes de gangsters » et sa gestion « digne d’une principauté »il fut, comme toute la ville, interloqué lorsqu’il apprit le motif de l’inculpation de Gilles d’Ettore.
Depuis un mois, Agde vit au rythme des rumeurs et des nouvelles mises en examen. « Si l’affaire fait sourire, elle provoque aussi de réelles souffrances, déplore Thierry Nadal, conseiller municipal d’opposition. La ville est groggy, tout le monde est impacté. » A commencer par le tissu économique local : vendredi 12 avril, le patron de l’hypermarché a été mis en examen, une semaine après celle d’une filiale du groupe de BTP Eiffage. Ils sont soupçonnés d’avoir, à la demande du maire, financé des travaux au domicile de Sophia Martinez.
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Publié 20/09/2024 15:40 Mis à jour 20/09/2024 16:32 Durée de la vidéo : 2 min mots-clés associés à cet article