P.Pour l’État, il s’agit d’une manne financière importante. Selon les derniers chiffres de la Cour des comptes, les amendes routières ont généré deux milliards d’euros en 2023 – soit une augmentation de 7% par rapport à 2022. Ce montant dépasse ainsi le précédent record, établi en 2017, avec 1,97 milliard d’euros générés, dont 824,4 millions euros d’amendes pour excès de vitesse.
Cette augmentation s’explique en partie par le nombre record de radars déployés sur les routes. « Le parc atteint 4 661 appareils fin 2023, contre 4 530 en 2022 », précise la Cour des comptes. Il s’agit du plus grand volume de radars automatiques déployés depuis la création du contrôle automatisé. » Leurs activités ont généré 747 millions d’euros de chiffre d’affaires contre 707 millions en 2022.
38% des crédits servent à réduire la dette de l’État
Cependant, à l’activité des radars s’ajoutent des infractions sans rapport avec la sécurité routière, comme le souligne la Cour des comptes. Occupation illicite de halls d’immeubles, possession de cannabis, etc. Ce type d’infraction ou de délit donnant lieu à des amendes payées sur place contribue au montant alloué à la sécurité routière.
Pour cause, les agents utilisent le même outil – à savoir le constat électronique (PVE) – pour sanctionner ces infractions et contraventions. Le discours « sécurité routière » devient ainsi un fourre-tout, déplorent les magistrats de la rue Cambon. Ces derniers regrettent également la mauvaise répartition des sommes récupérées grâce aux amendes routières. « Seuls 62 % des crédits sont utilisés pour des actions liées à la sécurité routière », constate la Cour des comptes. Le reste (38 %) est utilisé pour réduire la dette de l’État.