Comment les médias américains se préparent à un éventuel chaos électoral le 5 novembre

Steve Kornacki, responsable des statistiques électorales de la chaîne de télévision NBC News, sait déjà que le soir du 5 novembre, il dormira dans son bureau du 30 Rockefeller Plaza, à New York, et que s’il le faut il y passera plusieurs nuits. d’affilée. CNN élargit son équipe d’avocats en prévision d’éventuelles contestations du décompte des bulletins de vote dans les États clés.

L’agence de presse américaine Associated Press (AP), dont les projections électorales sont largement relayées par les principaux médias, a jugé de son côté nécessaire de mobiliser davantage de personnel et de moyens pour expliquer ses projections à ses lecteurs.

La nuit électorale américaine est le plus grand événement du marché de l’information : ce jour-là, les électeurs s’attendent à ce que les médias annoncent le vainqueur du vote État par État et comptent les voix du collège électoral (constitué des grands électeurs).

« Sur le fil du rasoir »

Mais alors que tous les sondages annoncent une élection présidentielle qui se jouera sur le fil du rasoir, dont le résultat final pourrait prendre plusieurs jours, et alors que les accusations infondées de fraude électorale sont déjà bien avancées, les directeurs de l’information estiment qu’il est de leur devoir de responsabilité d’aider le public à comprendre les subtilités du dépouillement des votes.

C’est pourquoi presque toutes les grandes rédactions préparent désormais leurs machines de guerre pour contrer la déferlante des fausses nouvelles et garantir à leurs audiences une couverture fiable. Leurs efforts se poursuivront probablement bien au-delà du 5 novembre, date du décompte des votes par correspondance et, si nécessaire, des contestations judiciaires.

“Nous vivons dans un environnement où la désinformation circule très vite, et nous comprenons que l’opinion publique ne sait plus vers qui se tourner, concède la rédactrice en chef de l’AP, Julie Pace. Il existe une méfiance à l’égard des élections et une méfiance à l’égard des institutions dans leur ensemble.»

“Nous pensions que parce que nous donnions nos projections depuis si longtemps, c’était une cause entendue par le grand public, et que lorsque nous annoncerions un gagnant, il nous ferait confiance, continue-t-elle. Il faut aller plus loin. »

Une armada de correspondants

L’AP a donc recruté des journalistes supplémentaires chargés d’une meilleure e