Commission de l’état d’urgence | L’armée n’était pas le moyen de mettre fin au « convoi de la liberté », dit Anand

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(OTTAWA) Il était hors de question pour la ministre de la Défense nationale, Anita Anand, d’utiliser les Forces armées canadiennes (FAC) pour briser le « convoi de la liberté » à Ottawa et bloquer les passages frontaliers ailleurs au pays. Le ministre de la Justice, David Lametti, l’a pourtant évoqué dans un échange de SMS avec le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, présenté en preuve mercredi à la Commission des mesures d’urgence.
« Tout ministre de la Défense nationale dans une démocratie serait réticent à déployer les Forces armées canadiennes sauf dans les circonstances les plus extrêmes », a-t-elle insisté lors de son témoignage mercredi. Les militaires de notre pays ne sont pas des policiers. Ils ne sont pas formés au contrôle des foules. »
Elle a rappelé que sous le Loi sur la défense nationale, l’armée doit être utilisée « en dernier recours ». La ministre Anita Anand craignait également d’ajouter de l’huile sur le feu si des dépanneuses lourdes des FAC conduites par des soldats en uniforme étaient utilisées pour retirer les camions bloquant le passage frontalier de Coutts, en Alberta. Jason Kenney, qui était premier ministre de cette province à l’époque, l’a demandé.
Elle a ajouté que l’armée ne dispose que d’un petit nombre de dépanneuses, qu’elles sont davantage utilisées pour tirer des chars hors des fossés et que « parce qu’elles sont si larges et si lourdes », elles auraient « considérablement » endommagé les routes.

PHOTO PATRICK DOYLE, LA PRESSE CANADIENNE
La ministre de la Défense nationale Anita Anand à son arrivée à la Commission sur l’état d’urgence
Bien qu’il s’agisse d’un dernier recours, M.moi Anand a reconnu que son ministère avait travaillé sur la possibilité d’utiliser la CAF sans que le gouvernement ne l’envisage sérieusement.
Le ministre de la Justice, David Lametti, avait pourtant évoqué l’utilisation de militaires canadiens dans un échange de SMS avec le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, le 2 février. Les camions ont alors bloqué le centre-ville de la capitale fédérale pendant six jours. .
« Il faut faire bouger la police », a écrit M. Lametti à son collègue. Et la CAF si nécessaire. Trop de gens sont gravement touchés par ce qu’est une occupation. »
« Combien de réservoirs demandez-vous ? » répond M. Mendicino. Je veux juste demander à Anita [Anand] combien nous avons de disponibles. »
« Je pense qu’un fera l’affaire ! » conclut M. Lametti.
Lors de son témoignage, le ministre David Lametti a indiqué qu’il s’agissait « d’une blague entre deux amis » et que l’armée n’a jamais été envisagée puisqu’elle était le dernier recours après la Loi sur les mesures d’urgence qui est « l’avant-dernier recours ».

PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE
David Lametti, ministre de la Justice
» Manque de transparence »
Le ministre Lametti a invoqué le secret professionnel à de nombreuses reprises, évitant ainsi de détailler un avis juridique entourant l’utilisation historique de cette législation d’exception. L’avocat de la Commission, Gordon Cameron, a déploré le « manque de transparence » du gouvernement en faisant « une boîte noire de ce qui s’est avéré être un enjeu central » pour cette enquête publique.
Le nœud du problème est la double interprétation de la définition d’une menace à la sécurité nationale. Il s’agit de l’espionnage et du sabotage, de l’ingérence étrangère et du recours à la violence grave et aux activités visant à renverser le gouvernement sous la Loi sur le Service canadien du renseignement de sécurité. Cette même définition est reprise dans le Loi sur les mesures d’urgencemais le gouvernement l’a interprété plus largement pour justifier les pouvoirs extraordinaires accordés pour arrêter les convois de camions.
« Le gouvernement présentera sans aucun doute à la Commission un argument juridique expliquant pourquoi le recours à la loi était justifié, mais nous ne saurons jamais s’il s’agit de la même compréhension de la loi que les ministres du Cabinet avaient lorsqu’ils ont pris la décision », a critiqué le Canadien Cara Zwibel, avocate de l’Association des libertés civiles.
Elle demande au gouvernement fédéral de lever le secret professionnel « dans ces circonstances exceptionnelles ». L’enquête publique menée par le juge Paul Rouleau doit déterminer si le recours à la Loi sur les mesures d’urgence était justifié.
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