Dans un rapport, l’Anses recommande de créer un score de bien-être animal, correspondant au respect minimum de la législation européenne.
Publié
Mise à jour
Temps de lecture : 3 minutes
Les poules qui ont pondu vos œufs ont-elles été élevées dans de bonnes conditions ? Et le bœuf qui t’a donné ton steak ? Ou la vache pour ton lait ? Dans un rapport publié jeudi 2 mai, l’Anses recommande de créer un score de bien-être animal et de l’afficher sur les produits. Un système inspiré du Nutri-Score sur la qualité nutritionnelle des produits en rayon.
L’Anses propose de créer une échelle de cinq niveaux, allant de « A », le meilleur, à « E », le moins bon, qui correspondrait au respect minimum de la législation européenne sur le bien-être animal.
“Cela permet aux gens, lorsqu’ils vont dans les supermarchés, de pouvoir comparer les produits, de savoir dans quels animaux ont été le plus soignés, dans lesquels ils ont été le mieux élevés”avance jeudi sur franceinfo Laure Ducos, experte des enjeux politiques et environnementaux de l’alimentation. “L’autre avantage est de pouvoir harmoniser ces normes au niveau européen.” La proposition de l’Anses appelle, en effet, à une évolution conjointe de cet étiquetage pour harmoniser les pratiques en matière de bien-être animal.
Un impératif de transparence
L’Anses définit le bien-être animal comme « l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes ». Pour calculer ce score, l’Agence recommande de prendre en compte toute la vie de l’animal : élevage, transport, abattage… et même comportement ou activité. Par exemple, évaluez si les volailles peuvent gratter, les porcs peuvent se nourrir ou les ruminants peuvent brouter. “S’il s’agit d’un canard élevé à très forte densité, avec des animaux en mauvaise santé, mal nourris, qui perdent leur plumage ou qui ont des maladies, cela sera pris en compte”illustre Laure Ducos.
Une proposition qui s’inscrit dans un impératif de transparence, avec “des consommateurs qui exigent réellement une amélioration du bien-être dans les exploitations agricolessouligne l’expert des questions alimentaires, donc une harmonisation basée sur des données scientifiques rigoureuses amènera tout cela au sommet. Au-delà d’une réponse à l’évolution des demandes des consommateurs, cette classification devrait également inciter les producteurs à améliorer les conditions de vie des animaux.
En revanche, l’Anses précise que le coût lié à cette labellisation doit être supporté par les acteurs concernés, même s’il n’est pas encore chiffré. Laure Ducos y voit donc un risque.
« Nous savons que l’agro-industrie a une influence énorme au niveau européen, notamment avec des acteurs comme la FNSEA, donc tout cela dépendra des rapports de force qui seront en jeu. »
Laure Ducos, experte des enjeux politiques et environnementaux autour de l’alimentationsur franceinfo
Elle n’est pas non plus très optimiste, compte tenu des dernières décisions prises par la Commission européenne, « L’Europe s’oriente vers moins de mesures générales pour améliorer l’agriculture »elle se souvient.
Après la crise qui a secoué la France et une partie de l’Europe au début de l’année, l’UE “a fait exploser les rares efforts de la politique commune et nécessite notamment moins de contrôles sur la plupart des petites exploitationselle se lamente, donc, si on va vers moins de contrôles, vers moins d’amélioration environnementale, on peut donc avoir un étiquetage sur le bien-être animal, mais ça ne suffira pas”. « Cela impose une fois de plus l’effort au consommateur, à qui l’on demande de choisir avec soin plutôt que de réglementer et d’améliorer les méthodes de production, et c’est dramatique. » conclut-elle.
Dans un rapport, l’Anses recommande de créer un score de bien-être animal, correspondant au respect minimum de la législation européenne.
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Les poules qui ont pondu vos œufs ont-elles été élevées dans de bonnes conditions ? Et le bœuf qui t’a donné ton steak ? Ou la vache pour ton lait ? Dans un rapport publié jeudi 2 mai, l’Anses recommande de créer un score de bien-être animal et de l’afficher sur les produits. Un système inspiré du Nutri-Score sur la qualité nutritionnelle des produits en rayon.
L’Anses propose de créer une échelle de cinq niveaux, allant de « A », le meilleur, à « E », le moins bon, qui correspondrait au respect minimum de la législation européenne sur le bien-être animal.
“Cela permet aux gens, lorsqu’ils vont dans les supermarchés, de pouvoir comparer les produits, de savoir dans quels animaux ont été le plus soignés, dans lesquels ils ont été le mieux élevés”avance jeudi sur franceinfo Laure Ducos, experte des enjeux politiques et environnementaux de l’alimentation. “L’autre avantage est de pouvoir harmoniser ces normes au niveau européen.” La proposition de l’Anses appelle, en effet, à une évolution conjointe de cet étiquetage pour harmoniser les pratiques en matière de bien-être animal.
Un impératif de transparence
L’Anses définit le bien-être animal comme « l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes ». Pour calculer ce score, l’Agence recommande de prendre en compte toute la vie de l’animal : élevage, transport, abattage… et même comportement ou activité. Par exemple, évaluez si les volailles peuvent gratter, les porcs peuvent se nourrir ou les ruminants peuvent brouter. “S’il s’agit d’un canard élevé à très forte densité, avec des animaux en mauvaise santé, mal nourris, qui perdent leur plumage ou qui ont des maladies, cela sera pris en compte”illustre Laure Ducos.
Une proposition qui s’inscrit dans un impératif de transparence, avec “des consommateurs qui exigent réellement une amélioration du bien-être dans les exploitations agricolessouligne l’expert des questions alimentaires, donc une harmonisation basée sur des données scientifiques rigoureuses amènera tout cela au sommet. Au-delà d’une réponse à l’évolution des demandes des consommateurs, cette classification devrait également inciter les producteurs à améliorer les conditions de vie des animaux.
En revanche, l’Anses précise que le coût lié à cette labellisation doit être supporté par les acteurs concernés, même s’il n’est pas encore chiffré. Laure Ducos y voit donc un risque.
« Nous savons que l’agro-industrie a une influence énorme au niveau européen, notamment avec des acteurs comme la FNSEA, donc tout cela dépendra des rapports de force qui seront en jeu. »
Laure Ducos, experte des enjeux politiques et environnementaux autour de l’alimentationsur franceinfo
Elle n’est pas non plus très optimiste, compte tenu des dernières décisions prises par la Commission européenne, « L’Europe s’oriente vers moins de mesures générales pour améliorer l’agriculture »elle se souvient.
Après la crise qui a secoué la France et une partie de l’Europe au début de l’année, l’UE “a fait exploser les rares efforts de la politique commune et nécessite notamment moins de contrôles sur la plupart des petites exploitationselle se lamente, donc, si on va vers moins de contrôles, vers moins d’amélioration environnementale, on peut donc avoir un étiquetage sur le bien-être animal, mais ça ne suffira pas”. « Cela impose une fois de plus l’effort au consommateur, à qui l’on demande de choisir avec soin plutôt que de réglementer et d’améliorer les méthodes de production, et c’est dramatique. » conclut-elle.