Il n’y avait déjà plus d’espoir. Mais il fallait passer par cette étape insoutenable. C’est bien le corps de Philippine, une étudiante de 19 ans, qui a été découvert en grande partie enfoui ce samedi après-midi lors d’une perquisition au bois de Boulogne à Paris (XVIe arrondissement). « La victime a été formellement identifiée tard dans la soirée », nous a confirmé le parquet de Paris ce dimanche matin. La chaîne autour de son cou, la description précise de ses vêtements et la photo publiée sur l’avis de recherche ne laissaient aucune place au doute.
La jeune femme souffrirait de multiples blessures. L’enquête pour homicide volontaire, confiée à la brigade criminelle, n’a pour l’instant donné lieu à aucune interpellation, ajoute le procureur de la République. Le drame remonte à vendredi. Philippine déjeune à la cantine étudiante de l’université Paris Dauphine, prestigieuse école spécialisée dans les sciences des organisations et de la décision. L’établissement est situé à deux pas du bois de Boulogne.
D’après l’avis de recherche, elle a été vue pour la dernière fois à 14 heures. Et ensuite ? Rien. La jeune femme devait se rendre chez ses parents à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) dans l’après-midi. Ne l’ayant pas vue arriver, ses proches ont visiblement tenté de l’appeler. Elle n’a pas décroché.
L’inquiétude monte rapidement. Il n’est pas du tout dans les habitudes de l’étudiante de ne pas donner de nouvelles. Le soir même, vers 23 heures, un proche de Philippine se rend au commissariat du XVIe arrondissement. Une procédure pour disparition inquiétante est ouverte. Sur le papier, il est trop tôt pour s’alarmer. Après tout, la jeune femme est majeure. Mais la famille est persuadée qu’il lui est arrivé quelque chose.
Les proches tentent alors de géolocaliser le téléphone portable. C’est ce qui permettra de retrouver Philippine. Apparemment, la puce est toujours activée dans le secteur du Bois de Boulogne. Des recherches sont organisées à 15h15 ce samedi dans le secteur. A l’appel de la famille, une cinquantaine de personnes se mobilisent et se rendent sur les lieux. Ce sont elles qui retrouvent le téléphone portable de l’étudiante.
Moins d’une heure plus tard, à une vingtaine de mètres du lieu de la découverte de l’engin, derrière un tertre, les policiers distinguent des formes anormales. Il s’agit du corps de Philippine, en grande partie enterré. Un périmètre de sécurité est mis en place. Pendant une partie de la soirée, les enquêteurs et les experts scientifiques tentent de recueillir le plus d’indices possible sur place.
Les proches ayant participé aux perquisitions devaient être interrogés dans les locaux de la brigade criminelle de la rue du Bastion à Paris (XVIe arrondissement). A ce stade de l’enquête, aucune information n’a filtré sur d’éventuelles pistes.