Côte d’Ivoire : le stade d’Ebimpé en quête d’une seconde vie après la CAN

De notre correspondant à Abidjan,

Depuis le sacre des Eléphants, le stade d’Ebimpé est devenu une attraction touristique et presque un lieu de pèlerinage, avec des visites guidées organisées tous les jours. Un petit groupe d’une vingtaine de visiteurs suit Siaka Diarrassouba, agent de l’Office national des sports. Ils aiment voir la pelouse, les vestiaires… », rapporte-t-il. Une façon de revivre les émotions de la CAN 2024 pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’y assister directement. Nous venons en visite, nous voulons voir ce qui s’est passé, en fait. Je vois ce que j’ai vu à la télévision, explique Eunice Lida, qui était en stage hors de Côte d’Ivoire au début de l’année. C’est émouvant, c’est sympa, c’est immense et c’est bien entretenu. »

Créer des activités au-delà du sport

Cet entretien a un coût : environ un demi-milliard de francs CFA par an. Mais malgré sa superficie de 60 hectares et sa capacité de 60 000 places, le stade n’a pas encore accueilli d’événement sportif d’envergure depuis février. Dans un avenir proche, nous essayons de lui donner vie avec des activités locales, reconnaît son directeur Séraphin Douéhi. Avec notre service marketing, nous travaillons à donner le maximum d’informations pour que les citoyens sachent que nous pouvons organiser, au-delà du football et du sport, d’autres activités culturelles ici. Si nous voulons nous limiter au sport, ce n’est pas évident que le stade puisse vraiment vivre. Et donc, il faut créer des activités annexes, que ce soit un centre commercial, un hôtel, une piscine… Tout cela va rendre l’infrastructure plus attractive, et c’est sur cela que nous travaillons. »

Projet de ville olympique

Car le stade est au cœur d’un projet d’envergure : une cité olympique de 280 hectares, dont les autorités espèrent débuter la construction début 2025. Les premiers travaux seront financés par l’Office national des sports, mais le développement du stade devrait à terme reposer sur un partenariat public-privé. C’est une ville qui prendra en compte les infrastructures de toutes les disciplines sportives, pour que si demain, la Côte d’Ivoire est candidate à l’organisation des Jeux Olympiques, elle puisse être un centre de rassemblement d’athlètes, comme on l’a vu aux Jeux de Paris. Hébergement, restauration, centre d’entraînement. »

Séraphin Douéhi ambitionne de mettre en place « un partenariat Sud-Sud » pour permettre aux équipes des pays africains dépourvus d’infrastructures homologuées de jouer au stade d’Ebimpé. En octobre, il accueillera les équipes du Burundi et du Burkina Faso pour les éliminatoires de la Coupe du monde de football. CAN 2025.