Le compte à rebours a commencé en Côte d’Ivoire, où le prix minimum garanti par kilo de fèves versé aux producteurs de cacao doit être annoncé d’ici à la fin du mois de septembre. Un prix qui devrait en théorie être proche de celui qui vient d’être fixé au Ghana, et qui s’inspirera peut-être des prix observés au Cameroun, où la campagne cacaoyère est déjà lancée depuis un mois.
LE CamerounLe troisième producteur africain de cacao a ouvert en premier sa campagne, avec un kilo de fèves vendu en moyenne 4.500 francs CFA ces trois dernières semaines, un peu moins qu’avant l’été, mais toujours à un niveau historiquement très élevé.
On parle de prix libéralisés et de prix de début de saison qui démarre timidement, avec peu de volumes proposés à la vente. Mais leur relative stabilité donne le ton pour le début de la saison et ne manquera pas de susciter l’espoir chez les producteurs ivoiriens.
En raison des mécanismes de fixation des prix en vigueur Côte d’Ivoire, ils ne reflètent pas immédiatement les cours mondiaux et ne sont donc pas alignés sur les prix camerounais. Mais c’est au prix du marché que les opérateurs ivoiriens ont vendu en avance une grande partie du cacao de cette campagne. Les fèves achetées à partir d’octobre aux planteurs, pour honorer ces contrats déjà signés, sont donc censées au moins refléter la hausse des cours internationaux. L’explosion des cours sur les bourses de New York et de Londres cette année avait d’ailleurs justifié la réévaluation du prix bord champ ivoirien entre la grande et la petite récolte ivoirienne de la campagne 2023-2024, de 1 000 francs CFA le kilo à 1 500 francs CFA.
Depuis 2021 et la mise en place de l’Initiative Cacao du Ghana-Côte d’Ivoire, ce qui guide aussi les prix ivoiriens, c’est la concertation qui a lieu, en théorie, entre les régulateurs des deux pays voisins, pour une meilleure cohérence.
La fixation des prix ghanéens cette semaine, légèrement en avance sur ceux de la Côte d’Ivoire, comme l’an dernier, est donc un indicateur important : la hausse annoncée est de 45% par rapport aux prix payés au printemps, lors de la petite récolte qui court d’avril à juillet : 48 cédis le kilo de fèves, soit 1.800 francs CFA (environ 3 dollars).
Les producteurs de cacao ivoiriens, qui ont terminé leur campagne avec un kilo payé 1.500 francs CFA, devraient logiquement voir leurs fèves mieux payées cette année. Au moins à un niveau proche de celui du Ghana.
A défaut, les autorités risquent de voir fuir des sacs de cacao aux frontières. Et surtout de décevoir les planteurs ivoiriens qui, comme ceux du Ghana, ont été pénalisés l’an dernier par la perte d’environ un quart de leur production.
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