Course après course, Oscar Piastri s’affirme comme la révélation de la saison

Le pilote de Formule 1 de l’été n’est pas Max Verstappen, ni même Lando Norris, mais Oscar Piastri. Depuis le Grand Prix d’Espagne, 10e manche de la saison, qui a marqué la fin de la domination de Red Bull, l’Autrichien n’a plus gagné depuis, l’Australien domine en piste. Le pilote McLaren a remporté deux courses en Hongrie et en Azerbaïdjan, sur deux tracés très différents, mais surtout, il a marqué plus de points que quiconque lors des sept dernières courses. Avec 135 points récoltés, le pilote de 23 ans, qui va boucler sa deuxième saison en F1, donne du fil à retordre à la concurrence puisque Lando Norris n’en a marqué que 104 contre 97 pour Charles Leclerc et 94 pour Max Verstappen. Et s’il était le pilote du futur ?

L’imbroglio Alpine-McLaren à l’été 2022

Pourtant, son arrivée en F1 s’accompagne d’un véritable imbroglio. Champion de F3 en 2020 puis de F2 en 2021, Piastri devient pilote de réserve chez Alpine et McLaren en 2022, faute de baquets disponibles. L’Australien accepte mais tout bascule durant l’été. L’écurie française est prise de court par le départ de Fernando Alonso vers Aston Martin en 2023. Alpine annonce alors que Piastri sera pilote régulier aux côtés d’Esteban Ocon pour la saison suivante. Et puis, le drame…

À seulement 21 ans, le natif de Melbourne, alors pilote de réserve chez Alpine, a lancé un tweet vitriolique quelques heures seulement après l’annonce : “Sans mon accord, Alpine F1 a fait savoir officiellement en début d’après-midi que je piloterai pour eux l’année prochaine. C’est faux et je n’ai pas signé de contrat avec Alpine pour 2023. Je ne courrai pas pour Alpine l’année prochaine.” La raison ? Piastri a déjà signé avec McLaren. L’affaire ira jusqu’à la FIA et l’Australien et McLaren gagneront leur procès mais recevront aussi de vives critiques de la part des Blues, qui le surveillaient depuis des années.

2023 : apprentissage accéléré

Forcément, son arrivée dans le paddock en 2023 est scrutée plus que d’habitude pour un rookie, mais Piastri se montre déjà impassible et d’un sang-froid rare malgré la pression assez forte qui pèse sur ses épaules. La marque des grands ? Probablement. Car son début de saison n’est pas bon. La McLaren est mal née et l’écurie basée à Woking décide rapidement de laisser tomber la première partie du championnat afin de refaire une voiture pour la deuxième partie. Piastri ne marque alors que cinq points lors des neuf premières courses, dont quatre à domicile à Melbourne. Il se montre patient malgré les vives critiques qui lui tombent dessus lui reprochant son choix alors qu’Alpine fait mieux.

Mais la deuxième partie est bien meilleure avec une voiture plus facile à piloter et Piastri démontre alors tout son talent. Il marque 92 points lors des treize courses suivantes avec une victoire au sprint au Qatar et une deuxième place dans la course principale. Un week-end référence qui posera les bases de la saison suivante et qui lui octroie également une belle prolongation de contrat jusqu’en 2026 avec l’écurie Papaye, ravie de son protégé.

L’Australien a taquiné et lancé un tweet suite à cette signature avec un petit message adressé à… Alpine : « Une annonce de contrat sans stress, comme d’habitude. » Car au terme de la saison 2023, et malgré un début poussif, Piastri marque 97 points tandis qu’Alpine en marque 120 en cumulé. Les perspectives changent et les observateurs changent de discours. Et si le natif de Melbourne avait fait le bon choix ? 2024 valide alors ce choix.

2024 : Confirmation d’un diamant brut

Au volant d’une McLaren devenue la meilleure voiture du plateau au début de l’été, Piastri s’éclate. Il a terminé toutes les courses cette saison, une seule fois en dehors du top 10, et il brille sur tous les types de pistes avec des victoires à Budapest et Bakou pour un total de six podiums. Mais son sang-froid et son talent pourraient aussi devenir un problème pour McLaren. En Hongrie, alors que Piastri avait quasiment réalisé un week-end parfait, l’écurie britannique avait favorisé Norris via des arrêts aux stands. Le Britannique se dirigeait alors vers le succès avant qu’une consigne d’équipe ne l’oblige presque à s’arrêter pour laisser passer son équipier et lui offrir ainsi sa première victoire. En Italie, quelques semaines plus tard, Piastri attaque Norris au départ pour prendre la première place et le Britannique rétrograde ensuite à la troisième place, lui aussi dépassé par Leclerc.

Avant Bakou, McLaren avait décidé de se positionner et de privilégier Lando Norris, en lice pour le titre (59 points derrière Verstappen) en fin de saison. Mais le protégé de Zak Brown, le patron de l’écurie, a raté ses qualifications (17e temps) samedi, tandis que le prodige australien a claqué le deuxième temps avant de s’imposer dimanche, avec un superbe dépassement de Leclerc pour prendre la tête avant de défendre sa position comme un lion. « C’est clairement l’une des meilleures courses de ma carrière, il a dit à son arrivée. Bravo à l’équipe qui a réussi à faire progresser l’équipe et qui m’a aidé à progresser également. Il y a douze mois, j’aurais été incapable de réaliser de tels résultats et j’ai hâte de voir ce que l’avenir me réserve.

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A court terme, l’avenir s’annonce passionnant. Avec 222 points, l’Australien est quatrième au classement des pilotes et vu son rythme actuel, les choses peuvent aller très vite. Il compte certes 91 points de retard sur Verstappen mais n’est qu’à 32 points de Norris, son soi-disant leader. Le protégé de Mark Webber – son agent peu enclin à respecter les consignes d’équipe chez Red Bull lorsqu’il était équipier de Sebastian Vettel – devrait performer en fin de saison pour le bien de l’équipe qui a ravi dimanche la tête du classement des constructeurs à Red Bull, qui menait ce classement sans interruption depuis le GP d’Espagne 2022. Mais en 2025, les choses seront bien différentes car lorsque la saison débutera, Piastri sera annoncé parmi les favoris pour le titre mondial. Le signe d’un changement de statut et d’une courbe d’apprentissage à la vitesse de l’éclair.