Categories: Actualité politique

Couverture éditoriale des manifestations étudiantes pour un cessez-le-feu à Gaza

Depuis une semaine, les blocus et les rassemblements étudiants pour un cessez-le-feu à Gaza occupent l’espace médiatique et polarisent l’opinion. Le sujet est extrêmement clivant et suscite de nombreuses réactions de la part des auditeurs. Afin de répondre à leurs questions, nous verrons avec Florent Guyotat comment la rédaction de Franceinfo a traité cette actualité.

Emmanuelle Daviet : Première question d’un auditeur : “Quels sont les principes éditoriaux que la rédaction de franceinfo a suivi pour faire face aux mobilisations étudiantes ?”

Florent Guyotat : Donc, ce sont les mêmes que d’habitude. Nous commençons par énoncer les faits. Que se passe-t-il exactement sur le campus ? Et pour cela, nous envoyons des reporters sur place, sur les campus, pour raconter ce qui se passe, le constater par nous-mêmes, avec nos journalistes. Et puis, nous donnons la parole aux principaux acteurs, qui peuvent donner leur avis, en respectant la modération, la contradiction, et en évitant autant que possible les invectives.

Les auditeurs ne comprennent pas pourquoi cette information a pris une telle ampleur. Des personnalités politiques ont pris différentes positions, même le Premier ministre a réagi.

Pourquoi accorder une telle médiatisation à ces blocages, organisés par quelques dizaines d’étudiants ? Quel a été le processus éditorial pour déterminer la place accordée à ces événements dans le contexte plus large de toute l’actualité de ces derniers jours, se demandent les auditeurs…

Eh bien, nous accordons une place importante à ces événements à l’antenne, car nous constatons que cette mobilisation, ces manifestations, et donc parfois ces blocages, concernent plusieurs villes de France. C’est vrai qu’on parle beaucoup de Paris, de Sciences Po Paris, mais il n’y a pas que Paris. On évoque également Lille, Grenoble, Saint-Etienne, Lyon, Menton, puis à l’étranger bien sûr, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.

Ce conflit provoque également des manifestations, des mobilisations, parfois des heurts, sur plusieurs campus. Nous en faisons écho auprès de nos journalistes aux États-Unis, à Los Angeles, à New York, à Manchester. Car finalement, ce conflit au Moyen-Orient suscite des débats souvent extrêmement polarisés. Cela est vrai dans une grande partie du monde, et il est évidemment normal d’en parler largement, de parler des répercussions du conflit à travers le monde. Il s’agit véritablement d’un événement d’actualité majeur.

Emmanuelle Daviet : Comment votre rédaction aborde-t-elle la question de l’équilibre entre la liberté d’expression des étudiants bloqués et le droit de suivre des cours pour les autres ? Les auditeurs pensent-ils que nous entendons davantage parler de ceux qui participent aux blocages universitaires ? Que leur répondez-vous ?

Florent Guyotat : Je leur dis que nous veillons scrupuleusement à ce que chaque parti ait la parole. Et pour vous le prouver, comme souvent, je vais vous faire jouer quelques extraits sonores de notre antenne. Alors oui, on entend des étudiants favorables aux manifestations et aux blocages qui y participent.

Un étudiant de Sciences Po : « L’objectif est qu’il fasse du bruit en France, comme il l’a fait aux Etats-Unis, en Irlande et en Angleterre. Il faut qu’il en soit de même en France. On commence à en parler, même dans d’autres pays, de ce qui se passe à Sciences Po. Donc, cela signifie que cela sert à quelque chose. Un mouvement plus homogène fait plus de bruit, il y aura beaucoup plus d’impact.

Florent Guyotat : Extrait d’un reportage de Willy Moreau à Sciences Po Paris, diffusé samedi dernier dans la matinale de franceinfo. Je vous parlais donc tout à l’heure de la diversité des points de vue. Je vais vous donner un autre exemple. Hier, à 7h10, dans la matinale de franceinfo, toujours en prime time, nous avons interviewé Nicolas Tenzer, enseignant à Sciences Po.

Nicolas Tenzer : « Ce que je constate, c’est que c’est vraiment une toute petite minorité d’étudiants, en fait, qui bloque l’établissement de manière totalement inacceptable. Que cette minorité n’est absolument pas représentative de la plus grande majorité des étudiants présents sur place, que je pense que cet ordre doit absolument revenir. Maintenant, nous comprenons effectivement que les jeunes peuvent parfois s’énerver un peu. Le caractère unilatéral de cette action n’est pas acceptable. “

Florent Guyotat : Nicolas Tenzer hier matin sur franceinfo. Et pour continuer à répondre à votre question, nous venons d’entendre un enseignant, mais nous avons également donné la parole à des étudiants de Sciences Po Paris, qui étaient contre le blocage. C’était jeudi soir, dans un reportage de Noémie Bonnin, avec Eden, du syndicat centriste Nova.

Eden étudiant à Sciences Po : “Nous arrivons à une période d’examens dans une semaine. Nous ne voulons pas de blocage. La plupart des étudiants ne veulent pas de blocage. Et aussi, ce que nous déplorons, c’est l’exploitation de certaines politiques, et cela n’aide certainement pas le dialogue. »

Florent Guyotat : Cet étudiant parlait de personnalités politiques, qui prennent position sur ces manifestations et ces blocages. Il est libre de parler d’exploitation, tel est son jugement. Ce qui est sûr, c’est qu’à travers tout le spectre politique, nous prenons position sur ces événements. On peut aussi simplement dire que cela fait partie du débat démocratique.

On les entend tous les jours sur Franceinfo, ces personnalités politiques. Là aussi, nous veillons à ce qu’un maximum d’opinions puissent s’exprimer sur cette actualité. Cette semaine, François Bayrou, le président du MoDem, Rima Hassan, la militante pro-palestinienne de la France Insoumise, ou encore Jérôme Guedj du Parti socialiste, Xavier Bertrand des Républicains, et Louis Aliot du Rassemblement national, étaient invités sur franceinfo. , et ont pu s’exprimer sur le sujet.

Celine

A chaque coup de stylo, créez des histoires captivantes. Découvrez des vérités cachées, un article à la fois. 📝🔎

Recent Posts

Les inondations au Japon forcent plus de 60 000 personnes à évacuer, une personne portée disparue

Plus de 60 000 habitants du centre du Japon ont été contraints d'évacuer le samedi 21 septembre 2024 en raison…

15 secondes ago

Affaire Mazan : « Nous assistons aujourd’hui au procès de la culture du viol »

C'est un procès qui choque la France et le monde par l'horreur des faits. A Avignon, se poursuit le procès…

2 minutes ago

Comment Barnier pourrait changer la réforme des retraites

Le Premier ministre s'est déclaré prêt à "ouvrir le débat" sans tout remettre en cause. Mais dans un contexte budgétaire…

6 minutes ago

La Nouvelle-Zélande bat de justesse l’Australie

Clairement en tête, les All Blacks se sont fait peur en fin de match face aux Wallabies (31-28). Les All…

7 minutes ago

Un enfant de 2 ans blessé par de la soude caustique sur un toboggan à Toulouse

La mère de Wail "n'en revient pas". Son fils de 2 ans a été blessé tard mercredi 18 septembre, alors…

10 minutes ago

Au Japon, les inondations forcent plus de 60 000 personnes à évacuer, une personne portée disparue – Ouest-France

Les inondations au Japon forcent plus de 60 000 personnes à évacuer, une personne portée disparueOuest de la FranceLe Japon…

11 minutes ago