Cryptomonnaies : le régulateur américain du marché s’en prend à Kraken, la troisième plateforme mondiale

L’Autorité américaine de régulation des marchés financiers (SEC) a convoqué lundi Kraken, la troisième plus grande plateforme d’échange de cryptomonnaies au monde, devant la justice fédérale, l’accusant d’opérer sans autorisation des superviseurs.
• Lire aussi : Le monde des cryptomonnaies célèbre la condamnation de Sam Bankman-Fried
• Lire aussi : Cryptomonnaies : Sam Bankman-Fried reconnu coupable de tous les chefs d’accusation
• Lire aussi : C’est officiel, les NFT ne valent plus rien
Cette action en justice apparaît comme un déni pour les nombreux acteurs du secteur qui ont vu la SEC (Securities and Exchange Commission) relâcher la répression, après une série de décisions de justice défavorables.
En juin, le régulateur s’en était déjà pris à Binance, la première plateforme mondiale, et à sa deuxième place, Coinbase.
La procédure, engagée lundi devant un tribunal fédéral de San Francisco, vise Payward et Payward Ventures, les deux entités juridiques derrière Kraken.
Selon la SEC, le site, qui a récemment fêté son dixième anniversaire, propose des services d’intermédiation et de compensation « sans s’être inscrit à aucune de ces fonctions auprès de la Commission ».
Cette absence d’enregistrement a « privé les investisseurs d’une protection importante », qui, selon le régulateur, aurait été permise par les inspections de la SEC, la conservation des données de marché et les dispositions contre les conflits d’intérêts, prévues par les textes.
Les autorités accusent également Kraken de mélanger ses fonds propres avec ceux de ses clients, et d’avoir notamment payé ses dépenses de fonctionnement avec de l’argent prélevé sur les dépôts des utilisateurs de la plateforme.
Selon la SEC, l’auditeur des sociétés a signalé un « risque substantiel de pertes » pour les clients en raison de ces pratiques.
Pour la SEC, le modèle économique de Kraken est « criblé de conflits d’intérêts qui mettent en danger les fonds des investisseurs », a fait valoir Gurbir Grewal, directeur de la division d’application, cité dans la SEC. communiqué.
Dans une réaction publiée sur son site, la plateforme affirme que la position de la SEC est une mauvaise interprétation des textes et qu’elle n’a pas besoin de s’enregistrer auprès du régulateur.
« Ces développements n’ont aucun impact sur les produits que nous proposons et nous continuerons à offrir nos services à nos clients sans interruption », a ajouté Kraken.
Le monde des cryptomonnaies avait récemment repris des couleurs, les observateurs anticipant le feu vert de la SEC à la commercialisation d’un nouveau produit d’investissement en cryptomonnaies.
Il s’agit d’ETF, ou fonds indiciels, investis dans les bitcoins et que les épargnants pourraient acheter ou vendre à tout moment sans avoir à passer par une plateforme d’échange de cryptomonnaies, ce qui serait de nature à démocratiser l’investissement dans les monnaies numériques.
L’espoir d’un assouplissement de la position de la SEC reposait notamment sur deux déboires judiciaires, en octobre, qui ont mis à mal la volonté du régulateur de s’imposer comme l’autorité de référence en matière de cryptomonnaies.
journaldemontreal-boras