Le 18 septembre, Léon Marchand, 22 ans, nouvelle star mondiale de la natation, a été ovationné par dix mille personnes sur la place du Capitole, à Toulouse. Le natif de la Ville rose, auréolé de cinq médailles olympiques dont quatre d’or aux Jeux de Paris 2024, est revenu à « sa ville cœur ». Né dans une famille de nageurs – son père, Xavier, fut vice-champion du monde en 1998, et sa mère, Céline Bonnet, plusieurs fois sacrée championne de France –, il plonge dès l’âge de 6 ans dans les piscines de la ville, celles des Dauphins du Club des salariés olympiques de Toulouse (TOEC).
Créé en 1908, le TOEC est une véritable usine à champions, issue de la fusion de deux entités : l’Olympique de Toulouse et le club des salariés de Toulouse. Le rugby était alors sa discipline principale. Très vite, une petite section natation est créée. Le long du quai de Tounis, au cœur de la ville, est amarrée une piscine flottante mesurant 25 mètres sur 15 ; l’été, elle sert de piscine scolaire, en décembre, des milliers de spectateurs viennent assister au célèbre traverser la Garonneune compétition qui rassemble déjà de futures stars.
Avant la Première Guerre mondiale, la première piscine municipale à eau filtrée voit le jour. Mais c’est au tournant des années 1930 que le maire socialiste Etienne Billières, soucieux de faire de Toulouse une « ville heureuse » doté d’équipements de loisirs ouverts à tous, a construit un complexe nautique unique sur l’île du Ramier, entre deux bras de la Garonne.
Deux bassins extérieurs, dont l’un reste aujourd’hui le plus grand bassin de France, avec 150 mètres de long et 48 mètres de large, sont inaugurés en 1931. Trois ans plus tard, un bâtiment Art Déco conçu par l’architecte Jean Montariol, avec deux bassins supplémentaires, émerge. du sol. Construit en béton armé, décoré de mosaïques et de vitraux raffinés, équipé de gradins en bois pour les familles, l’édifice aux très hauts plafonds voûtés a été classé monument historique en 1993.
La natation toulousaine passe très vite à la compétition. En 1938, les TOEC Dauphins s’émancipent et créent leur propre club. « C’est à cette époque que de nouvelles techniques de natation, d’entraînement et de suivi des athlètes ont été développées. », se souvient Michel Coloma, actuel directeur général du TOEC. Une révolution menée par le coach Alban Minville, qui verra passer dans ses couloirs les plus grands nageurs français, Christian Talli, Alex Jany, Georges Vallerey ou encore Jean Boiteux. L’un d’eux marquera l’histoire de la ville ainsi que celle de la natation.
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