L’Autorité de sûreté nucléaire a donné son feu vert mardi à la mise en service de l’EPR de Flamanville, en Normandie, après des années de retard.
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La France se prépare à démarrer un nouveau réacteur nucléaire. L’Autorité de sûreté nucléaire a donné son feu vert mardi 7 mai à la mise en service de l’EPR, le réacteur de nouvelle génération, à Flamanville dans la Manche. C’est la fin d’un très long chantier, débuté en 2007 et qui aura accumulé 12 ans de retard. Mais ces travaux ont également permis le développement de l’économie locale et, avec la mise en service progressive dans les mois à venir, les collectivités en attendent de nouveaux bénéfices.
A Flamanville, on croise des employés centraux, badge toujours autour du cou, dans tous les commerces, comme dans la boulangerie d’Emilie : « Cela fait beaucoup travailler la ville. Il y a beaucoup de gens de l’EPR qui viennent travailler donc ça nous amène des clients. »
« Une sensation de mouvement pour les habitants »
Actuellement, en phase de démarrage, l’EPR emploie 800 salariés d’EDF et près de 2 000 salariés d’entreprises partenaires. Au cours des 17 années du projet, les communautés les plus proches se sont transformées pour accueillir les nouveaux arrivants. Un centre culturel est en construction, ainsi qu’un centre de santé. La petite commune des Pieux, 3 200 habitants près de Flamanville, a bénéficié de financements, explique la maire Catherine Bihel.
« Nous avons eu du soutien, il y a quelques années, pour des équipements majeurs. Notre espace culturel, le centre de loisirs, les crèches etc… Nous avions un soutien d’EDF pour le remboursement de ces prêts donc nous il n’y avait pas d’urgence pour que l’EPR démarre au niveau fiscal, explique l’élu. Mais malgré tout, sur le plan économique, cela reste intéressant car c’est une sensation de mouvement pour les habitants. Nous voulons que ce qui est prévu depuis tant d’années se réalise. Ce serait bien de commencer. »
Un futur impôt qui suscite les convoitises
L’engouement pour le démarrage du réacteur est plus fort dans d’autres communes de la Manche en raison de l’intérêt fiscal, évoqué par le maire des Pieux. Car lorsque l’EPR commencera à produire réellement de l’électricité, EDF paiera une nouvelle taxe, en plus de celle payée pour les deux premiers réacteurs de la centrale. La communauté urbaine du Cotentin distribuera l’enveloppe.
Son président, David Margueritte (LR), compte sur lui cette année : « Les recettes fiscales pour 2024 dépendront de l’heure du début. On sait en gros que nous aurons environ 35 millions d’euros de recettes fiscales supplémentaires et que cela permettra de rendre le territoire encore plus attractif en développant des centres de santé ambulatoires, un centre de santé communautaire, de nouvelles écoles avec campus, des logements… Un certain nombre de ces investissements ont été initiés mais ils sont conditionnés, pour certains d’entre eux, au démarrage de l’EPR.” David Margueritte va désormais suivre les différentes étapes de la mise en service de l’EPR, avec, dit-il, « une impatience sereine ».