AimĂ© Sandona l’avoue : Ă 71 ans, ce costaud qui exploite le magasin de sport crĂ©Ă© en 1969 par ses parents au pied des pistes de Piquemiette a pleurĂ© plusieurs jours. En cause : la dĂ©cision du Syndicat mixte du Mont-d’Or (SMMO) et du conseil dĂ©partemental du Doubs de suspendre l’exploitation des pistes cet hiver a pris de court professionnels et sportifs. Piquemiette est l’un des trois secteurs qui constituent avec MĂ©tabief et Super-Longevilles l’un des domaines skiables les plus importants du massif du Jura. AnnoncĂ©e jeudi 12 septembre, soit trois mois avant l’ouverture de la saison, cette amputation brutale reprĂ©sente 30 % des installations disponibles, soit l’intĂ©gralitĂ© des cinq tĂ©lĂ©sièges et remontĂ©es mĂ©caniques de Piquemiette. MĂŞme s’ils se disent conscients de la rĂ©alitĂ© du rĂ©chauffement climatique, et de la nĂ©cessitĂ© de reconvertir la station de moyenne montagne en une activitĂ© « quatre saisons », ils pensaient tous qu’une telle dĂ©cision interviendrait en 2030 ou 2035, car ils l’avait toujours fait. Ă©tĂ© affirmĂ© au vu des Ă©tudes rĂ©alisĂ©es sur l’évolution de l’enneigement.
Les marchands de piquemiettes Ă©taient d’autant plus confiants que de lourds investissements avaient Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s dans le secteur, notamment le renouvellement des canons Ă neige il y a six ans. Les ascenseurs avaient certes vieilli, mais faisaient l’objet d’un contrĂ´le rĂ©gulier, compatible avec une exploitation pendant encore plusieurs annĂ©es. Piquemiette a accueilli la seule piste noire du Doubs, rĂ©cemment rĂ©-homologuĂ©e par la FĂ©dĂ©ration Française de Ski.
Ainsi, un couple de jeunes entrepreneurs venait de reprendre le restaurant Franckie, et JĂ©rĂ´me Tyrode, propriĂ©taire du Chalet des pisteurs, avait refait sa terrasse, son lave-vaisselle et achetĂ© une motoneige professionnelle. Quant Ă M. Sandona, il avait commandĂ© du matĂ©riel d’une valeur de 25 000 euros pour la saison, qu’il risque de revendre Ă perte. “Au-delĂ de l’impasse Ă©conomique, tout ça est sentimental, c’est toute ma raison de vivre qui est dĂ©truiteavoue le septuagĂ©naire. Les pistes sont fermĂ©es, je serai encore au magasin cet hiver, on verra bien. Après… “
Apprendre que la saison imminente serait « suspendue » – c’est le terme officiel – est d’autant plus insupportable pour les acteurs Ă©conomiques de la station que le souligne Philippe Alpy, prĂ©sident du SMMO et vice-prĂ©sident (Horizons) du conseil dĂ©partemental du Doubs. , pour justifier cette mesure, Ă un audit confidentiel auquel ils n’ont pas eu accès. UN “manque de transparence”, dĂ©noncent-ils, mais qui pourrait ĂŞtre corrigĂ© en dĂ©but de semaine prochaine.
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AimĂ© Sandona l’avoue : Ă 71 ans, ce costaud qui exploite le magasin de sport crĂ©Ă© en 1969 par ses parents au pied des pistes de Piquemiette a pleurĂ© plusieurs jours. En cause : la dĂ©cision du Syndicat mixte du Mont-d’Or (SMMO) et du conseil dĂ©partemental du Doubs de suspendre l’exploitation des pistes cet hiver a pris de court professionnels et sportifs. Piquemiette est l’un des trois secteurs qui constituent avec MĂ©tabief et Super-Longevilles l’un des domaines skiables les plus importants du massif du Jura. AnnoncĂ©e jeudi 12 septembre, soit trois mois avant l’ouverture de la saison, cette amputation brutale reprĂ©sente 30 % des installations disponibles, soit l’intĂ©gralitĂ© des cinq tĂ©lĂ©sièges et remontĂ©es mĂ©caniques de Piquemiette. MĂŞme s’ils se disent conscients de la rĂ©alitĂ© du rĂ©chauffement climatique, et de la nĂ©cessitĂ© de reconvertir la station de moyenne montagne en une activitĂ© « quatre saisons », ils pensaient tous qu’une telle dĂ©cision interviendrait en 2030 ou 2035, car ils l’avait toujours fait. Ă©tĂ© affirmĂ© au vu des Ă©tudes rĂ©alisĂ©es sur l’évolution de l’enneigement.
Les marchands de piquemiettes Ă©taient d’autant plus confiants que de lourds investissements avaient Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s dans le secteur, notamment le renouvellement des canons Ă neige il y a six ans. Les ascenseurs avaient certes vieilli, mais faisaient l’objet d’un contrĂ´le rĂ©gulier, compatible avec une exploitation pendant encore plusieurs annĂ©es. Piquemiette a accueilli la seule piste noire du Doubs, rĂ©cemment rĂ©-homologuĂ©e par la FĂ©dĂ©ration Française de Ski.
Ainsi, un couple de jeunes entrepreneurs venait de reprendre le restaurant Franckie, et JĂ©rĂ´me Tyrode, propriĂ©taire du Chalet des pisteurs, avait refait sa terrasse, son lave-vaisselle et achetĂ© une motoneige professionnelle. Quant Ă M. Sandona, il avait commandĂ© du matĂ©riel d’une valeur de 25 000 euros pour la saison, qu’il risque de revendre Ă perte. “Au-delĂ de l’impasse Ă©conomique, tout ça est sentimental, c’est toute ma raison de vivre qui est dĂ©truiteavoue le septuagĂ©naire. Les pistes sont fermĂ©es, je serai encore au magasin cet hiver, on verra bien. Après… “
Apprendre que la saison imminente serait « suspendue » – c’est le terme officiel – est d’autant plus insupportable pour les acteurs Ă©conomiques de la station que le souligne Philippe Alpy, prĂ©sident du SMMO et vice-prĂ©sident (Horizons) du conseil dĂ©partemental du Doubs. , pour justifier cette mesure, Ă un audit confidentiel auquel ils n’ont pas eu accès. UN “manque de transparence”, dĂ©noncent-ils, mais qui pourrait ĂŞtre corrigĂ© en dĂ©but de semaine prochaine.
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