JUSTICE – Peine de prison avec sursis et lourdes amendes. Les réquisitions ont été prises ce lundi 13 mai dans le cadre du procès de l’accident du TGV Est qui a fait 11 morts et 42 blessés en Alsace le 14 novembre 2015.
Le procès du déraillement d’un TGV qui a fait 11 morts dans l’Est en 2015 s’ouvre ce lundi
Le procureur de la République a dénoncé un « cécité collective » dans les tests de survitesse et mis en évidence « responsabilité partagée » de cinq des six prévenus jugés devant le tribunal correctionnel de Paris pour homicide et blessures involontaires dues à une maladresse, une imprudence, une négligence ou un manquement à une obligation de sécurité.
Le procureur a requis un an de prison avec sursis contre le conducteur du train Denis T. et deux ans de prison avec sursis contre Francis L., le cadre chargé de lui donner les consignes de freinage et d’accélération.
Le magistrat a en revanche exclu toute “la responsabilité pénale” contre Philippe B., le technicien de Systra – la société chargée des essais – chargé d’informer le pilote sur les particularités de la piste.
C’est contre les trois personnes morales (SNCF, SNCF-Réseau et Systra) que Nicolas Hennebelle s’est montré le plus sévère. « Systra a la responsabilité la plus importante » dans l’accident, a indiqué le procureur, exigeant à son encontre une amende de 225 000 euros, le maximum légal.
“Je regrette que le maximum légal ne soit pas à la hauteur” de « une douleur indescriptible » victimes, a ajouté le procureur. Systra a « a échoué dans sa mission d’évaluation et de mise en œuvre de la sécurité »dit le procureur.
Il a requis une peine de 200 000 euros, multipliée par deux “en raison de l’état de récidive légale”soit 400 000 euros, contre la SNCF et une amende de 150 000 euros, multipliée par deux également en raison de l’état de récidive légale, soit 300 000 euros, contre la SNCF-Réseau. « Tout semble avoir été fait pour mettre en danger la circulation du train »» affirmait le magistrat dans ses réquisitions.
Il a noté “erreurs”de la « des échecs à la formation » ou même “problèmes d’organisation et de coordination des essais” des trois sociétés concernées. Il s’est déchaîné « des décisions absurdes »UN “manque de rationalité” Et « une confiance excessive les uns envers les autres ».
L’enquête a établi que ni le matériel ni la voie ne pouvaient être mis en cause pour expliquer le déraillement du TGV, qui transportait 53 personnes, dont 35 “invités”. Une vitesse excessive et un freinage tardif ont été à l’origine d’un accident que tous les protagonistes considéraient “impensable”a rappelé le procureur.
Le TGV, qui effectuait des essais sur le dernier tronçon de la ligne à grande vitesse entre Paris et Strasbourg avant son ouverture au public, a abordé un virage à 265 km/h, bien au-dessus des 176 km/h prévus à cet endroit. Il a déraillé 200 mètres plus loin, heurtant le parapet du pont sur le canal Marne-Rhin près d’Eckwersheim (Bas-Rhin), à 20 km de Strasbourg, à une vitesse estimée à 243 km/h.
Selon Nicolas Hennebelle, le chauffeur “J’ai fait une grosse erreur” proposer “freiner à un moment où c’était impossible”. Le magistrat a également souligné “insouciance” de l’exécutif qui l’accompagnait pour avoir déterminé « une stratégie de freinage sans aucune marge de sécurité ».
Tout au long des deux mois d’audience, les prévenus se sont mutuellement reprochés l’accident, sans admettre la moindre faute. La défense aura la parole mardi et jeudi (il n’y aura pas d’audience mercredi).
Mardi, les avocats des trois individus plaideront. Jeudi, ce sera le tour des avocats des trois sociétés impliquées. Tous les avocats de la défense envisageaient de plaider pour la libération de leur client. La décision du tribunal devrait être rendue dans les prochains mois.
Voir aussi sur HuffPost :
Avec leur Cybertruck, des YouTubeurs se blessent gravement aux doigts en testant la nouvelle « sécurité » du coffre
Deux Boeing quittant Paris subissent de nouveaux incidents, sans faire de victimes
La Californie a annoncé lundi poursuivre en justice le géant pétrolier ExxonMobil pour son rôle dans la pollution plastique, principalement…
l'essentiel Le joueur star du Stade Toulousain et de l'équipe de France a été récompensé ce lundi 23 septembre à…
Le Conseil national d'éthique (CNE) va saisir la commission de discipline de la LFP à la suite des critiques sur…
Stellantis a lancé un processus de succession pour son PDG Carlos Tavarès, dont le mandat s'achève début 2026, comme il…
Futsal. « C'est un manque de respect pour la Coupe du monde », critique à son tour Falcao contre la…
AFP Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau et le ministre de la Justice Didier Migaud le 23 septembre 2024. AFP…