Face aux difficultés de son camp, le président de la République envisage diverses actions pour soutenir Valérie Hayer, tête de liste Renaissance, dont un débat avec Marine Le Pen.
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Le sprint final de la campagne europĂ©enne est lancĂ©. A quatre semaines du scrutin, lundi 13 mai, Emmanuel Mâcon envisage de s’impliquer davantage. La candidate de la majoritĂ©, ValĂ©rie Hayer, est en difficultĂ©, perdue par Jordan Bardella et suivie de près par RaphaĂ«l Glucksmann. Le chef de l’Etat est donc très tentĂ© d’aller en première ligne pour lui venir en aide. Avec l’intention de dĂ©masquer ce qu’il appelle le “mensonges” du Rassemblement national, partisan, selon lui, d’un « Frexit » dĂ©guisĂ©. Rien n’est dĂ©cidĂ© sur la forme de cet engagement. Voyage, lettre aux Français, rencontre aux cĂ´tĂ©s de ValĂ©rie Hayer ou encore, peut-ĂŞtre, duel tĂ©lĂ©visĂ© avec Marine Le Pen. Rien n’est exclu.
Lors d’une campagne europĂ©enne, un tel dĂ©bat serait une première et une sacrĂ©e prise de risque ! D’abord parce que le chef de l’État ferait, en effet, du vote europĂ©en un rĂ©fĂ©rendum pro ou anti-Macron, ce qui est justement ce que souhaite le RN. A l’ÉlysĂ©e, on considère que le prĂ©sident reste le principal atout de la majoritĂ© dans la campagne. Compte tenu de son impopularitĂ© actuelle, il n’est pas impossible qu’il soit Ă©galement devenu son fardeau. Le discours sur l’Europe qu’il a prononcĂ© Ă la Sorbonne le 25 avril n’a eu aucun effet dans les sondages. Un duel tĂ©lĂ©visĂ© avec Marine Le Pen volerait d’ailleurs la vedette Ă Gabriel Attal, qui a dĂ©cidĂ© d’affronter Jordan Bardella sur France 2 dans dix jours.
La réflexion de Marine Le Pen
Marine Le Pen ne semble pas vraiment en vouloir. Officiellement, elle est “toujours Ă gagner” dĂ©battre, mais pas avant “septembre”, ou après les EuropĂ©ens. En fait, le leader de l’extrĂŞme droite hĂ©site. D’un cĂ´tĂ©, un tel duel tĂ©lĂ©visĂ© lui permettrait de ne pas laisser Jordan Bardella bĂ©nĂ©ficier du seul succès aux Ă©lections du 9 juin. Marine Le Pen craint que son protĂ©gĂ© ait l’impression de lui pousser des ailes s’il dĂ©passe le seuil des 30 % des voix le 9 juin. Un tel succès, sans prĂ©cĂ©dent dans l’histoire de l’extrĂŞme droite, pourrait aiguiser son appĂ©tit pour 2027 et Marine Le Pen ferait bien d’en revendiquer une bonne partie. Mais elle garde aussi un souvenir amer de ses Ă©checs spectaculaires lors de ses deux duels tĂ©lĂ©visĂ©s contre Emmanuel Macron en 2017 et 2022.
Elle n’a pas une folle envie de recommencer, et encore moins de se retrouver confrontĂ©e aux contradictions du projet europĂ©en du RN. Faire d’Emmanuel Macron un Ă©pouvantail pour mobiliser ses troupes, mais sans oser l’affronter, est sans doute une tactique plus payante.