Dans sa nouvelle exposition permanente, le Mucem explore les multiples visages des « Méditerranéens »

Cette nouvelle visite du musée de Marseille s’ouvre au public ce mercredi 5 juin. Un voyage au cœur des cultures méditerranéennes, plurielles et fantasmées, de l’Antiquité à nos jours.

La Méditerranée au pluriel. Avec sa nouvelle exposition permanente, sobrement intitulée Méditerranéensle Mucem de Marseille propose une réflexion sur les identités et les imaginaires qui traversent les pays qui bordent cette mer.

Pour Marie-Charlotte Calafat, directrice scientifique des collections du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem), «le S nous a vite paru évident : il n’y a pas une, mais de multiples Méditerranées, inventions et imaginaires“, en même temps qu’une culture commune issue de l’Antiquité gréco-romaine.

C’est d’ailleurs l’imaginaire autour de cette Histoire qui constitue le cœur de la première partie de l’exposition, développant le thème de la ruine et de la sculpture, à la fois éléments décoratifs de nombreuses peintures à travers les siècles, mais aussi instruments de justification de l’entreprise coloniale, comme lorsque Mussolini a utilisé les restes en Libye dans le cadre de son expansionnisme méditerranéen.

Dans sa scénographie, Méditerranéens cherche à casser les codes des musées, et peut présenter dans une même salle des sculptures datant de l’Antiquité (la plupart sont des moulages, les originaux restent dans leurs musées d’origine) ainsi que des peintures du XVIIIe siècle ou des affiches du XXe siècle. Autant d’échos de différentes formes d’art au fil des siècles qui se répondent et construisent l’imaginaire collectif autour de la Méditerranée.

La deuxième section propose de découvrir “une autre Méditerranée“à partir d’éléments ethnographiques, remontant aux conquêtes coloniales de la France en Algérie notamment, et interroge les représentations des Occidentaux, à travers leurs peintures, qui découvrent les savoir-faire de ces territoires comme la poterie kabyle ou le tissage, pour enfin interroger l’existence de une identité méditerranéenne.

Enfin, la troisième partie présente des objets choisis par un collectif de jeunes pour évoquer des problématiques contemporaines touchant la Méditerranée, comme la question migratoire ou les enjeux environnementaux.