David Layani a trouvé un accord avec certains créanciers d’Atos

Le fondateur de OnePoint a désormais pris un net avantage dans son bras de fer avec Daniel Kretinsky. Atos réunit son conseil d’administration tard ce soir.

David Layani a fait valoir un point important. Selon nos informations, il vient de trouver un compromis avec certains créanciers d’Atos. Un engagement financier de leur part, “ferme et complété” selon une source proche du dossier, qui ouvre la voie à un vote de la majorité des créanciers en sa faveur. « Ce n’est pas formellement signé mais nous en sommes proches », reconnaît l’entourage des créanciers. Ce ne sont que des obligataires qui sont en train de signer avec David Layani. Ils représentent environ 50 % des fonds obligataires d’Atos, soit environ 25 % de la dette totale du groupe de services informatiques, selon l’un de leurs représentants.

Mais grâce à cette base, le fondateur de OnePoint espère faire venir d’autres créanciers « suiveurs » ou « passifs » qui se rangent derrière les autres. Parmi eux surtout, la Banque centrale européenne (BCE) qui détient 500 millions d’euros de dette. Elle pourrait également rallier des banques étrangères comme Commerzbank ou Barclays, soucieuses de ne pas perdre trop d’argent. La majorité des créanciers, nécessaires au redressement, peuvent être rapidement rejoints.

David Layani a une longueur d’avance

Car dans son duel contre Daniel Kretinsky, David Layani propose aux créanciers d’effacer moins de dettes : 2,8 milliards d’euros (sur une dette totale de 4,9 milliards) contre 3,7 pour le milliardaire tchèque, selon les dernières nouvelles. La banque française BNP Paribas arrive en dernière position parmi les repreneurs de Casino. Ce dimanche après-midi, le CIC et la Société Générale semblaient prêts à le rejoindre. Mais cela ne suffira peut-être pas à Daniel Kretinsky pour remporter Atos. « David Layani a une longueur d’avance », assure une source impliquée dans les négociations.

Le conseil d’administration d’Atos se réunit ce soir à 21h30 pour prendre sa décision. Il doit choisir l’offre qui aura le plus de chances d’être acceptée par les créanciers et validée par l’administrateur judiciaire Hélène Bourbouloux. “Les administrateurs ont des doutes sur la solidité financière de l’offre de Layani”, explique une personne proche du dossier. “Mais si les créanciers le suivent, ils ne pourront pas s’y opposer.”

Le choix de BNP Paribas et peut-être d’autres banques françaises sème cependant le doute dans l’esprit de certains dirigeants. « Peut-on sérieusement procéder à la restructuration d’une entreprise française sans les banques françaises ?, s’interroge cette source. Pas sûr que leur pression soit suffisante pour changer la donne. Atos prévoit de communiquer sa décision lundi matin. Sauf énième rebondissement, le groupe pourrait mettre un peu plus de temps à se décider…