De l’obésité à la démence
La démence associée à l’obésité ressemble à la maladie d’Alzheimer, selon une nouvelle étude montréalaise. L’atrophie cérébrale est similaire dans les deux cas.
« Le premier facteur de risque de démence et d’Alzheimer est un antécédent familial de ces maladies », explique l’auteur principal de l’étude publiée mardi dans le Journal de la maladie d’Alzheimer, Alain Dagher du Neuro de l’Université McGill. « Le deuxième est l’obésité. Plus une personne est obèse, plus la perte de matière grise est importante. »
Les chercheurs montréalais avaient déjà démontré que l’obésité peut entraîner l’accumulation de plaques amyloïdes β dans le cerveau, associées à la maladie d’Alzheimer. En utilisant les dossiers de 1300 patients britanniques de la base de données UK Biobank, ils ont trouvé un amincissement similaire du cortex temporopariétal droit et du cortex préfrontal gauche chez les patients obèses et Alzheimer. Il s’agissait de changements imperceptibles sur les tests cognitifs.
« La prochaine étape consiste à voir si nous pouvons apporter des changements au cortex si nous traitons l’obésité », explique le neurologue du Neuro. Il existe maintenant des traitements pharmacologiques, développés pour le diabète, qui sont très efficaces contre l’obésité. » Le Dr Dagher pense que nous pourrions également voir si le traitement des conséquences de l’obésité, telles que l’hypertension artérielle et le diabète, réduit le risque de démence.
Deux biais potentiels de l’étude sont le manque de données sur la présence de la mutation génétique APOE, qui est associée à la maladie d’Alzheimer, et la possibilité que les patients les plus malades soient sous-représentés dans la base de données. Il est également possible que la susceptibilité à l’atrophie cérébrale conduise à l’obésité.
Cette dernière possibilité est avancée par l’auteur d’une des études citées par l’étude de Dr Dagher, Michael Lev, de l’Université de Harvard. « De plus en plus d’études montrent que les troubles alimentaires et l’obésité sont étroitement liés à des caractéristiques spécifiques du cerveau. »
L’auteur d’une autre étude citée par l’étude du Neuro, Suzanne De La Monte, de l’Université Brown, ajoute que le risque de démence n’est élevé que pour les personnes obèses, pas pour les personnes en surpoids. « Cette nouvelle étude confirme les données animales, précise le Dr.ré De La Monte. L’inflammation causée par l’obésité semble avoir des effets terribles sur le cerveau. »
Apprendre encore plus
- 2,4 %
- Prévalence de la démence chez les 70 à 74 ans au Canada
SOURCE : SANTÉ CANADA
- 25%
- Prévalence de la démence chez les personnes de plus de 85 ans au Canada
SOURCE : SANTÉ CANADA
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