De rares aurores boréales observées en France, après une tempête solaire exceptionnelle

Le phénomène était attendu pour 2024, espéré par les uns, redouté par les autres. Alors que le cycle d’activité du Soleil, d’une durée moyenne de onze ans, approche de son maximum, une explosion à sa surface a provoqué une tempête solaire d’une ampleur jamais vue depuis plus de vingt ans.

Les conséquences spectaculaires de ce phénomène ont été visibles dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 mai, sous la forme d’aurores boréales à des latitudes exceptionnellement basses. Les particules, éjectées lors de ces éruptions à 150 millions de kilomètres de la Terre, ionisent les couches supérieures de l’atmosphère terrestre, sous l’effet du champ magnétique, pour provoquer ces étonnantes couleurs diaphanes dans le ciel.

Ces aurores boréales ont été observées en Europe et en France, voire en région parisienne. De nombreuses photos de ces phénomènes exceptionnels ont été publiées sur les réseaux sociaux par des amateurs émerveillés.

La NASA a annoncé jeudi 9 mai s’attendre à de tels événements, après avoir observé ces explosions à la surface du Soleil. Les éruptions éjectent d’immenses quantités de matière de l’étoile qui se disperse ensuite. Ces éjections de masse coronale – dont au moins sept ont été observées dirigées vers la Terre – proviennent d’une tache solaire d’environ 17 fois le diamètre de la Terre. Ils se déplacent à plusieurs centaines de kilomètres par seconde.

Perturbations

D’autres conséquences d’un tel événement, moins esthétiques, sont possibles. L’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique a annoncé vendredi soir avoir observé les conditions liées à une tempête géomagnétique de niveau 5, niveau maximum sur l’échelle utilisée. De toute évidence, les réseaux de communication par satellite et au sol, les systèmes de navigation tels que le GPS et les émissions radio pourraient être perturbés.

Aux États-Unis, la NASA avait alerté en début de semaine les opérateurs de satellites de communications et du réseau électrique nord-américain des risques de perturbations. Ces phénomènes (aucun n’avait encore été signalé samedi matin) pourraient survenir pendant quelques jours. Comme les aurores boréales, puisque tous les effets de cette tempête solaire n’ont pas encore atteint la planète bleue.

Le dernier événement atteignant ce niveau 5 remonte à octobre 2003, un épisode surnommé “les tempêtes d’Halloween”. À l’époque, des pannes de courant se produisaient en Suède et des transformateurs étaient endommagés en Afrique du Sud.

Le cycle 25 du Soleil, débuté en décembre 2019, devait atteindre son maximum en 2025, sans qu’il soit anticipé comme un pic exceptionnel. Ces respirations de notre étoile ne sont pas régulières. Mais, dès fin 2023, l’agitation constatée par les satellites d’observation du Soleil a permis aux astronomes d’annoncer que le pic du cycle 25 serait plus fort que prévu et surviendrait sans doute plus tôt. On parlait alors du second semestre 2024. Il est trop tôt pour savoir si cet événement est précurseur d’un prochain pic d’activité, ou s’il marque le maximum avant le reflux.