Décès de Loïc Résibois, militant pour le droit à mourir dans la dignité

Fervent militant de l’aide active à mourir, Loïc Résibois, est décédé ce mardi 24 septembre sur l’île de Ré, en Charente-Maritime. L’homme de 47 ans souffrait de la maladie de Charcot.

“Ce que nous souhaitons, c’est vivre notre fin de vie avec sérénité.” Loïc Résibois, figure emblématique du combat pour le droit à l’aide active à mourir, est décédé ce mardi 24 septembre des suites de la maladie de Charcot, une maladie neurodégénérative incurable qui paralyse progressivement l’organisme. Cet ancien policier a subi une sédation profonde et continue, a annoncé l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD).

A travers diverses interventions publiques dans les médias et sur les réseaux sociaux, Loïc Résibois s’est régulièrement exprimé pour sensibiliser et interpeller les décideurs politiques. « Quand un patient répète sans cesse qu’il n’en peut plus, c’est quelque chose qu’il faut entendre », déclarait-il à BFMTV en mars dernier.

Son engagement, marqué par un combat public pour le choix de mourir dans la dignité, s’est également inscrit dans le débat national autour d’un projet de loi porté par Emmanuel Macron.

Un projet de loi suspendu

Le décès de Loïc Resibois intervient alors que la question de l’aide active à mourir est en suspens. En mars 2024, le président de la République a lancé une discussion nationale autour d’un projet de loi visant à légaliser l’euthanasie et le suicide assisté, dans des cas strictement encadrés.

Le projet, qui porte sur l’aide médicale à mourir, les soins palliatifs et l’accompagnement, suscite de nombreuses discussions, tant au sein de la classe politique que parmi les professionnels de la santé et les associations de défense des droits des patients.

Mais la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier a mis un coup d’arrêt à l’avancée du texte. Alors que les partisans de la loi espéraient un vote avant fin 2024, la suspension du processus législatif a repoussé ces espoirs à une date indéterminée. “Nous avons été sacrifiés sur l’autel des manœuvres politiciennes d’Emmanuel Macron”, a déclaré Loïc Résibois à France Bleu.

Interrogée ce mardi par Apolline de Malherbe sur BFMTV, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a réitéré sa volonté de voir le texte législatif sur la fin de vie réexaminé d’ici fin 2024. Un avis partagé par les Français. Et pour cause, selon un sondage Ifop de juin 2024, 84 % des Français souhaitent que l’examen de ce projet de loi reprenne.

Un combat inachevé et de multiples hommages

Pour Loïc Resibois, ce projet de loi représente une dernière chance de voir son combat aboutir. S’il reconnaît lui-même la complexité éthique du sujet, le militant insiste sur la nécessité d’un débat serein, respectueux, soucieux avant tout de l’intérêt du patient. “Le fait que la France se dote d’un dispositif d’aide à mourir est de nature à apporter énormément de sérénité aux patients, et à leur offrir une fin beaucoup plus facile”, estime-t-il.

Plusieurs personnalités politiques ont rendu hommage à cet homme et à son engagement. « Nous devons être à la hauteur de son combat pour le droit de mourir dans la dignité », a déclaré le député de la Somme, François Ruffin, sur X.

La députée de Côte d’Or Océane Godard, sur la même chaîne, a également remercié Loïc Résibois “pour son engagement jusqu’au dernier jour pour que la France avance sur la question de la fin de vie”.

Le combat du militant ne s’arrêtera pas avec sa disparition. L’ADMD a annoncé son intention de poursuivre la bataille, en mémoire de celui qui a fait de son propre corps le symbole de cette lutte.