Par
Léa Giandomenico
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Emmanuel Macron a finalement nommé un nouveau premier ministre : ce jeudi 5 septembre 2024, c’est le Républicain Michel Barnierqui prend la tête du gouvernement. C’est désormais à lui de nommer les ministres et de conduire la politique de la nation.
Une tâche de taille, donc, que d’être à la tête du gouvernement. Pour cela, le successeur de Gabriel Attal à Matignon devra gagner une grosse somme d’argent chaque mois . Bien plus qu’un simple ministre.
Un salaire plus bas qu’avant, depuis François Hollande
Tout d’abord, vous devez savoir que le salaire du Premier ministre a évolué depuis 2012:François Hollande s’y est engagé lors de son élection. Il a décidé de réduire son salaire de 30% ainsi que celui de ses ministres.
Désormais, c’est le décret n° 2012-983 du 23 août 2012 (relatif au traitement du Président de la République et des membres du Gouvernement) qui régit leur rémunération.
Le Président de la République et les membres du Gouvernement perçoivent un salaire mensuel brut calculé par référence au salaire des fonctionnaires occupant des emplois de l’Etat classés dans la catégorie dite « hors échelle ».
En fait, ce qui est en jeu dans le calcul du salaire du Premier ministre, c’est la valeur du point d’indice des fonctionnaires et surtout l’échelle d’indiceIl faut savoir que les fonctionnaires sont rémunérés selon des barèmes (qui dépendent de leur poste, de leur ancienneté, etc.).
Comment est calculé son salaire ?
Fonctions étatiques élevées, telles que la position de Président de la République ou chef d’État, sont éligibles au barème le plus élevé, classé comme « hors échelle ».
Voilà pour la théorie. Certes, la règle est un peu nébuleuse. Revenons à Michel Bernier – et il faut l’avouer, on s’est un peu arraché les cheveux sur le calcul de son salaire.
Selon le décret n° 2012-983, mentionné ci-dessus, le salaire du Président de la République et des membres du gouvernement est « au plus égal au double de la moyenne du salaire le plus bas et du salaire le plus élevé de cette catégorie ».
Le même texte prévoit : une augmentation de cette somme de 5%. Nous avons donc consulté cette grille de fonctionnaires « hors échelle » et avons sorti la calculatrice.
Le salaire le plus bas correspond à 4 405,89 euros brut mensuel, le salaire le plus élevé à 7 458,01 euros. La moyenne des deux : 5 931,95 euros.
Comme prévu dans le texte, il a été multiplié par deux puis augmenté de 5%. La machine fait son travail et si on arrondit au chiffre rond supérieur, on obtient : 12 457 eurosC’est le traitement de base.
Mais ce traitement de base est complété par une allocation de résidence correspondant à 3% de ce traitement de base. Calcul facile : cela correspond à 374 euros.
Ce n’est pas tout : le salaire de base et l’indemnité de résidence sont eux-mêmes accompagnés deune allocation de fonctionéquivalent à 25% du salaire de base et de l’indemnité de résidence. Nouveau calcul et on obtient : 3 208 euros .
16 039 euros par mois… et de nombreux avantages !
Il ne reste plus qu’à additionner ces trois chiffres et on obtient le salaire brut (et faramineux) de Michel Barnier, à savoir 16 039 euros brutIl ne reste plus qu’à supprimer toutes les cotisations.
Le nouveau Premier ministre devra penser à vérifier (et ajuster) sa déclaration d’impôts – sinon il paiera beaucoup d’impôts en 2025.
Ajoutez donc à cette somme coquette, avantages en naturemis à disposition du Premier ministre : l’Hôtel Matignon à Paris, bien sûr, (sa résidence principale depuis laquelle il exerce ses fonctions), ainsi qu’une résidence secondaire, le château de Souzy-la-Briche (Essonne), comme nous l’expliquions dans un précédent article.
Tous ses déplacements liés à sa fonction sont bien entendu pris en charge par l’État. Le Premier ministre dispose ainsi d’un voiture blindée de société avec chauffeurd’un accès gratuit aux trains SNCF en première classeou même des avions disponibles. Pas mal.
Maxime T’sjoen et Léa Giandomenico
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