d’Emmanuel Macron à Anne Hidalgo, ces politiques qui misent beaucoup sur les Jeux

Cent ans après les derniers Jeux olympiques d’été en France et 79 jours avant la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris, la flamme olympique arrive mercredi à Marseille. Derrière ce symbole, le succès ou non des Jeux décidera de l’avenir de plusieurs dirigeants politiques.

Emmanuel Macron est à Marseille, mercredi 8 mai, pour l’arrivée de la flamme olympique. Les Jeux olympiques sont aussi une question politique. Le chef de l’Etat joue gros avec ces JO, son entourage le dit depuis longtemps. Emmanuel Macron espère une réussite sur tous les fronts pour voir sa cote remonter auprès des Français. Cela mouille donc la chemise dans tous les sens du terme. Il s’est même dit prêt à se baigner dans la Seine, censée être nettoyée pour les compétitions de natation.

A l’inverse, si des grèves ou des incidents, plus ou moins graves, venaient gâcher la fête, le président pourrait en être tenu pour responsable, à la mesure de son implication. Et le podium se transformerait en un feu de vanités.

Il n’est pas le seul à miser politiquement, électoralement sur ces jeux. Il est possible d’appartenir à un camp différent et d’avoir des intérêts convergents. La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse espère en profiter pour tenter d’oublier ou du moins relativiser sa disqualification à la dernière présidentielle et pourquoi pas se remettre sur les rails. La question olympique est encore plus cruciale pour la maire de Paris Anne Hidalgo. Anne Hidalgo n’a pas encore précisé si elle était candidate à un troisième mandat. La réussite ou non de Paris 2024 décidera donc en partie du casting de Paris 2026, la prochaine élection municipale.

Des oppositions assez critiques

Toute la gauche n’est pas d’accord avec cet enthousiasme olympique. Les Verts, Parisiens compris, voient tout cela avec prudence. Même si une grande majorité des installations étaient déjà existantes, ils voient dans ces jeux une débauche de moyens peu éco-compatibles. Ils attendent donc au coin de la rue les promoteurs de ces JO et notamment Anne Hidalgo. Bad Games et ils s’en serviraient comme tremplin pour 2026 voire 2027. Les Insoumis de leur côté sont pour le moins méfiants, pour ne pas dire hostiles. Dès l’annonce de la candidature de Paris en 2015, Jean-Luc Mélenchon avait critiqué des « dépenses inutiles ». Et sa garde rapprochée n’attend pas la fin des festivités pour faire le point. Comme révélé le parisien et nous en avons eu confirmation, des députés insoumis menés par Aurélie Trouvé de Seine-Saint-Denis ont déjà entamé une sorte d’audit du budget olympique pour désigner les « profiteurs » et les grands perdants.

Enfin concernant le Rassemblement National, c’est très simple : les dirigeants jugeront sur l’évidence. Mais les critiques acerbes de Marine Le Pen à l’égard de l’arrivée d’Aya Nakamura ou de l’affiche officielle ont donné le ton : la future candidate à la présidentielle ne laissera passer rien qui puisse l’aider lors des élections. Derrière les Jeux, vous l’aurez compris, une compétition politique se dessine. Avec des ambitions partisanes ou personnelles en guise de médailles.