420 000 contrôles effectués en 2019, puis 500 000 en 2022, puis 523 400 en 2023, et 600 000 autres prévus pour 2024. Enfin 1,5 million prévus pour 2027.
Hormis l’intermède Covid de 2020 et 2021, jamais l’assiduité des chômeurs à remplir leurs obligations n’a été autant scrutée par France Travail (ex Pôle emploi) qui a publié le 19 avril un rapport détaillé sur la recherche contrôle l’emploi en 2023. « L’inscription à France Travail implique des droits et des devoirs. Le contrôle fait partie de nos missions. » rappelle Paul Bazin, directeur général adjoint de l’opérateur public. Six cents conseillers sont dédiés à cette tâche.
France Travail a affiné ses méthodes au fil des années en privilégiant des contrôles ciblés qui représentent désormais 60 % du total, dont 45 % pour les demandeurs d’emploi des métiers en pénurie, 11 % pour les sortants de formation et 4 % pour les autres catégories.
Le ciblage de ces populations se justifie par le fait qu’elles sont censées trouver un emploi plus rapidement, car très demandées ou mieux formées. La part des contrôles aléatoires est tombée à 26% et le solde (15%) résulte d’un rapport du conseiller du demandeur d’emploi.
Après cette étape de sélection des chômeurs, les contrôleurs de France Travail contrôlent toutes les démarches entreprises par les personnes concernées pour trouver un emploi ou créer leur entreprise. “Ils étudient leur dossier, discutent avec eux et prennent en compte toutes sortes d’éléments, y compris personnels comme la garde des enfants ou les problèmes de mobilité, avant de prendre leur décision”, assure Paul Bazin.
De leur analyse, il ressort que l’année dernière, 65% des demandeurs d’emploi contrôlés étaient en “recherche active” emploi; 18% devaient être « revitalisé », leur approche étant jugée insuffisante ou pas assez efficace. Enfin, 17 % des contrôles ont abouti à une radiation d’un mois avec suppression du même montant d’allocation, voire plus en cas de manquements répétés.
Faut-il en conclure que 17% des demandeurs d’emploi en France abusent du système social ? Absolument pas, analyse Frédéric Cherbonnier, professeur d’économie à Sciences Po Toulouse et à la Toulouse School of Economics (TSE) : « Cibler les contrôles gonfle artificiellement la proportion de chômeurs dont l’absence de fréquentation justifie la radiation. Le chiffre le plus réaliste à considérer pour cette catégorie est de 9 %, correspondant à la part des contrôles aléatoires ayant abouti à un déremboursement..
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