La guerre en Ukraine se rapproche dangereusement de la Biélorussie, premier allié de Moscou mais dont les troupes se tiennent jusqu’ici prudemment à l’écart du conflit. Dans la nuit du mercredi 4 au jeudi 5 septembre, la Russie a lancé une nouvelle attaque massive de drones kamikazes Shahed contre l’Ukraine. Huit d’entre eux ont survolé l’espace aérien biélorusse, dont deux ont été abattus par les forces bélarusses près de Gomel, à 30 km de la frontière avec l’Ukraine, a rapporté jeudi le groupe de surveillance militaire biélorusse Hajun Project.
Les deux appareils ont été interceptés par des avions de chasse vers 1h30 du matin, heure locale. L’incident semble embarrasser le régime d’Alexandre Loukachenko, dont le pays sert de base arrière aux troupes russes depuis le début de l’invasion de l’Ukraine en février 2022.
Dans une déclaration publiée jeudi sur Telegram, le chef d’état-major et premier commandant adjoint de l’armée de l’air et de la défense aérienne, le colonel Sergueï Frolov, a dénoncé une violation de l’espace aérien par des drones. « intrus ». Il a cependant soigneusement évité de préciser qu’ils étaient russes. « La décision a été prise de les détruire (…). C’est en cours d’enquête.La Russie n’avait pas réagi officiellement jeudi soir.
Un bruit « trop fort » pour être ignoré
Ce n’est pas la première fois que Moscou viole l’espace aérien biélorusse. Selon le projet biélorusse Hajun, un groupe indépendant de surveillance militaire, «Depuis début juillet, les drones russes Shahed-131/136 survolent systématiquement la Biélorussie»Il rappelle également que, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, « au moins 721 missiles ont été lancés depuis le territoire de la Biélorussie contre l’Ukraine ou ont été lancés depuis la Russie, traversant l’espace aérien biélorusse ».
Ces deux derniers mois, « plus d’une vingtaine de drones » ont déjà pénétré son espace aérien, précise le Monde le projet biélorusse Hajun. Jusqu’à présent, aucun de ces incidents n’a fait l’objet d’une réaction officielle, à l’exception « Les tentatives de la propagande pour tout nier ». Mais ceux qui se sont produits entre le 4 et le 5 septembre à Gomel, une ville d’un demi-million d’habitants, pouvaient difficilement être passés sous silence. « Le bruit était trop fort, explique le projet biélorusse HajunIl ne fait aucun doute que si les drones avaient été abattus au-dessus d’une zone moins urbanisée, il n’y aurait eu aucune réaction officielle.
L’armée de l’air biélorusse a commencé à abattre certains de ces drones il y a quelques jours. Le 29 août, lors d’une précédente attaque de Moscou contre l’Ukraine, un avion de chasse biélorusse avait détruit un drone Shahed qui pénétrait dans l’espace aérien de la région de Yelsk au milieu de la nuit. Au total, au moins trois drones Shahed ont été détruits jusqu’à présent par l’armée de Minsk, selon le projet biélorusse Hajun. Il s’agirait d’une mesure de sécurité : « Ces drones qui survolent la Biélorussie représentent évidemment un danger important. L’armée de l’air biélorusse semble les abattre pour éviter qu’un Shahed ne s’abatte sur une maison, par exemple. »
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