La revue des magazines. L’extrême droite recycle et crée des idées qu’elle parvient désormais à diffuser auprès d’un public toujours plus nombreux. Son contenu doit être clairement expliqué. Si nous voulons combattre efficacement ces idéologies, nous devons les connaître et les comprendre. Là Examen du crieur propose donc dans son dernier numéro, « Droits radicaux : 50 nuances de brun » (160 pages, 15 euros), une plongée dans cet univers inquiétant.
En introduction, Joseph Confavreux, co-rédacteur en chef de cette revue, et Ellen Salvi, journaliste à Mediapart chargée de l’extrême droite, notent que ces mouvements sont unis par un trait commun : leur succès s’explique en grande partie par le fait que ils répondent à un désir diffus de transgression qui préexiste au sein d’une partie de l’opinion publique.
En multipliant les provocations, l’extrême droite prétend incarner une liberté sans compromis, mais cherche surtout à imposer ses idées. La revue a donc rassemblé différents portraits d’intellectuels pour montrer où mène idéologiquement cette inquiétante volonté de retour à un ordre ancien fantasmé. Mathieu Bock-Côté, animateur de CNews, où il a succédé à Eric Zemmour après son départ en 2021, fait partie des figures de cette tribune. Le journaliste de Mediapart Fabien Escalona le présente comme un “contrebandier” qui installe en France des polémiques américaines et canadiennes. Tueur de« L’Amérique a réveillé l’impérialisme »ou même“l’immigrationnisme” qui, en France comme dans son Québec natal, fausserait la nation, il ne craint pas d’annoncer la montée d’un “la terreur”, digne de 1793, qui voudrait voir l’Occident expier ses fautes, comme la colonisation. Le totalitarisme serait même à l’affût. Face aux critiques qui lui reprochent ses excès linguistiques, Mathieu Bock-Côté exagère le «victimisation».
La virulence du propos monte d’un cran chez Murray Rothbard (1926-1995), grande figure du mouvement libertaire américain, dont Examen du crieur fait aussi le portrait. Cet auteur, controversé jusque dans son camp, n’en est pas moins apprécié du président argentin Javier Milei, avide de coupes brutales au sein de l’appareil d’État. Le projet de Rothbard ne vise rien de moins que d’établir « un capitalisme sans État régissant tous les domaines humains ». Qu’importe si cela renforce les inégalités. Murray Rothbard s’en félicite même, estimant que le marché rendrait ainsi visible la soi-disant hiérarchie biologique qui existe au sein de la population. Javier Milei ne souscrit pas ouvertement à ces idées. Ses partisans apprécient particulièrement sa rébellion contre un État jugé incapable. La pensée libertaire sert en fin de compte à mobiliser la colère des électeurs. Qui s’étonnera que l’extrême droite s’en inspire ?
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