Des rassemblements pro-avortement dans toute la France pour exiger des « garanties » du gouvernement

« Le droit de choisir est vital. » Dans un climat d’inquiétude et de vigilance, six mois après l’inscription de l’avortement dans la Constitution, des centaines de personnes ont manifesté samedi 28 septembre à Paris et dans plusieurs villes françaises pour défendre le droit à l’avortement.

A l’occasion de la journée internationale dédiée à ce droit qui reste entravé voire inexistant dans certains pays, le cortège s’est élancé dans la capitale, à l’appel du collectif “Avortement en Europe, les femmes décident”, regroupant des associations féministes. et les syndicats.

“J’ai avorté il y a deux ans”, “j’ai failli mourir”, a raconté à l’AFP Marie Chureau, une étudiante de 22 ans. En réclamant davantage de subventions pour le planning familial et, selon elle, en soulignant la pénurie de pilules abortives dans certaines villes.

“L’inscription de l’avortement dans la Constitution ne suffit pas, c’est une liberté mais pas un droit”, explique-t-elle dans la manifestation parisienne dont la banderole proclame : “L’avortement est un droit fondamental”.

Le texte de l’appel à manifester craint que les conditions de la « liberté garantie » d’accès à l’avortement inscrite dans la Constitution en mars ne soient « réduites à la baisse », une première dans le monde.

Thomas Laurent, 44 ans, travailleur du spectacle arborant un insigne CGT, estime que cette inscription “n’empêchera pas la suppression de l’Aide médicale de l’Etat” qui garantit certains soins gratuits aux étrangers sous certaines conditions. en situation irrégulière.

« Un motif d’inquiétude » car « les femmes sans papiers n’auront plus accès aux soins gynécologiques et à l’avortement », affirme-t-il.

« Castrez-vous »

Cette peur se traduit par la multiplication des pancartes disant « Ne touchez pas à l’AME » et « le droit à la santé, avec ou sans papiers », dans un cortège majoritairement féminin et jeune.

Réunissant plusieurs centaines de personnes, le rassemblement toulousain, avec ses pancartes « L’avortement pénalisé pour les femmes sacrifiées », ou « mon corps mon choix », a été rejoint par la députée écologiste Sandrine Rousseau. “Nous constatons qu’il existe de nombreux pays dans lesquels le droit à l’avortement est en déclin parce qu’avec la montée de l’extrême droite, le droit à l’avortement est en déclin”, a-t-elle déclaré à l’AFP.

Cette manifestation signifie “que nous sommes conscients du fait que c’est un droit qui peut être remis en cause à tout moment et que nous n’abandonnerons pas”, a-t-elle prévenu, constatant l’entrée au gouvernement de Michel Barnier de “rares députés et sénateurs” qui ont “voté contre la constitutionnalisation de l’avortement”, citant Annie Genevard et Bruno Retailleau.

“Les gens pensent” que le droit à l’avortement est “acquis” souligne Patricia Barango, 36 ans, qualifiée pour devenir éducatrice à la vie affective et sexuelle. Mais “il y a d’autres pays en Europe où on a renversé le droit à l’avortement, notamment en Pologne, mais aussi dans certains Etats des Etats-Unis. Donc non, ce n’est pas un droit acquis”.

A Lille, où environ 150 personnes ont manifesté, la “démission des parlementaires qui ont voté contre l’avortement dans la constitution” en mars a été réclamée lors des allocutions.

« Vous ne voulez pas que j’avorte, alors châtrez-vous », ou encore « le droit de choisir est vital », proclamaient plusieurs pancartes.

Des droits « pleinement préservés »

« Nous nous battons pour qu’il y ait moins de culpabilité dans cet acte », explique Léa, 24 ans, étudiante en psychologie, tandis qu’Estelle, 39 ans, plaide pour plus de moyens, « des lieux accessibles et plus de répartition dans la charge mentale de l’IVG.

A Nice, une centaine de personnes selon la police se sont rassemblées pour exprimer leur « solidarité avec les femmes du monde ».

“Nous manifestons pour l’accès à l’avortement en Europe et dans le monde mais aussi en France où nous dénonçons les obstacles qui existent”, explique Clémence Rouland, 35 ans, membre du collectif Droits des femmes.

Selon les chiffres officiels, 243 623 avortements ont été recensés en France en 2023, soit 8 600 de plus qu’en 2022.

Mais pour les associations féministes et 89% des Français, des obstacles persistent, notamment en termes de structures et de délais, selon un baromètre Ifop publié par le Planning familial.

L’association Alliance Vita, qui milite contre l’avortement, soutient au contraire que l’accès a été « simplifié, voire banalisé ».

Le Premier ministre Michel Barnier a assuré que les « droits acquis », notamment en matière d’avortement, seraient « pleinement préservés ».

Article original publié sur BFMTV.com

Anna

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