Des joueurs de Lille ont été agressés par des supporters stéphanois à leur sortie du stade Geoffroy-Guichard vendredi après la victoire 1-0 de l’AS Saint-Étienne face au LOSC. Une plainte collective a été déposée et de graves dégradations ont été constatées.
Pour leur premier déplacement en septembre, les supporters lillois avaient rendez-vous dans le Forez, au stade Geoffroy-Guichard, où le LOSC et l’AS Saint-Étienne allaient se livrer un duel sans merci. Environ deux cents supporters lillois présents en tribunes, ils ont scandé tout au long de la rencontre les noms de leurs idoles, finalement vaincues au coup de sifflet final (1-0). Ils ne se doutaient pourtant pas qu’ils allaient hurler à tue-tête au retour, cette fois par peur.
Le visage déconfit, comme tous les Dogues derrière le petit écran, les supporters lillois ont patienté, attendant le coup de feu du départ pour quitter le stade stéphanois. Une heure après le coup de sifflet final, les quarante véhicules ont été escortés par les forces de l’ordre, “pas beaucoup pour un match classé à risque. Il n’y avait que deux J9, un peu moins d’une quinzaine de CRS, du moins je crois. Je ne sais même pas s’il y en avait vraiment” l’une des victimes nous raconte, étonnée et encore traumatisée. Une seconde confirme, « C’est la première fois que si peu de CRS nous escortent : une voiture devant et seulement 2 motos. » Ce rassemblement faisait en réalité l’objet d’un arrêté pris par la préfecture de la Loire. Le trajet fut néanmoins court et le cortège avait enlevé tout signe distinctif potentiel dans l’obscurité. Il suffisait ensuite de suivre le boulevard pour quitter la ville et rejoindre le périphérique. Ce dernier, censé être sécurisé, fut rapidement stoppé.
« Après 500 mètres, nous nous retrouvons dans une rue, quasiment à l’arrêt, et nous tombons dans une embuscade »On nous dit qu’il y avait entre 30 et 50 individus qui accouraient, cagoulés, vêtus de blanc et de vert, des battes de baseball à la main, mais pas seulement. « Je devais être en dixième position dans la file des voitures. Quand je les ai vus arriver, j’ai essayé d’accélérer, mais j’ai été rapidement arrêté par quelqu’un avec une table en fer (…) Mais c’était encore pire à l’avant »poursuit un autre Lillois. Non loin de là, un café perdait ses chaises et ses tables laissées dehors, jetées sur les véhicules et leurs occupants. « Heureusement qu’ils n’ont touché que la carrosserie. S’ils avaient visé un peu plus haut, vers le pare-brise, je ne sais pas ce qui serait arrivé. »On nous dit que certains n’ont pas eu cette chance. « Il a fallu attendre l’arrivée de la police pour les disperser, mais ils n’ont pas eu peur et c’était trop tard. Rétroviseur cassé, carrosserie et pare-brise fracassés. »cite un Lillois parmi les premiers véhicules touchés.
Ils ont finalement réussi à s’échapper de la foule, voyant les assaillants courir d’un côté à l’autre à quelques mètres. Heureusement, personne n’a été blessé et les dégâts sont uniquement matériels. Une fois la peur surmontée, mais pas le traumatisme encore vif, les victimes vont devoir mettre la main à la poche, et payer entre 500 et 1000 euros de trop selon les cas.
Le LOSC est à l’origine d’une plainte collective à laquelle s’ajoutent peu à peu des témoignages de victimes de ces agissements et dégradations. Un individu a pour l’instant été interpellé suite à ces faits.