Divorce finalisé entre la fédération et Le Coq sportif, porté en justice par la FFR

Le logo du Coq Sportif sur la parka de Fabien Galthié, le sélectionneur du XV de France, le 6 juillet 2024 à Mendoza avant un match test face à l’Argentine. La Fédération française réclame 5,3 millions d’euros d’impayés à son ancien équipementier (Andres Larrovere)

La Fédération française de rugby a déposé une demande de liquidation judiciaire contre son ancien équipementier Le Coq Sportif, lui réclamant 5,3 millions d’euros de créances impayées, a indiqué mercredi à l’AFP le président de la FFR, Florian Grill.

La marque française, en difficulté financière, était l’équipementier de la FFR depuis 2018, et vient d’être remplacée par Adidas. Le Coq Sportif a également équipé la délégation française cet été aux Jeux de Paris.

« Ils nous doivent 5,3 millions d’euros de contrats de sponsoring, de royalties impayées et d’intérêts de retard », a expliqué Florian Grill.

Les représentants de l’entreprise ont été convoqués devant le tribunal de commerce de Paris le 27 septembre. Contacté par l’AFP, Le Coq sportif n’a pas immédiatement répondu.

“Nous avons fait plusieurs plans pour régler la dette du Coq Sportif”, a ajouté le patron de la FFR. “Aucun de ces plans n’a été respecté et nous arrivons à un point où nous les assignons en liquidation judiciaire. S’ils veulent sortir de la liquidation judiciaire, qu’ils nous paient.”

« Quand nous sommes arrivés à la fédération (en juin 2023, NDLR), nous avions déjà plus de 4,6 millions de factures impayées », a-t-il expliqué.

Fournisseur de la FFR depuis les années 1930, Le Coq sportif a notamment orné le maillot du XV de France de 1977 à 1986, avec deux Grands Chelems à son actif (1977, 1981). Commence alors une longue période de disette pour la marque française, qui a failli disparaître dans les années 1990 avant d’être rachetée en 2005 par la holding suisse Airesis.

– “Joyau industriel” en quête de rebond –

Après avoir été écarté au profit de l’allemand Adidas (1986-1998), puis Nike (1999-2011) et à nouveau Adidas (2012-2018), Le Coq sportif redevient équipementier de la FFR en 2018, sous la présidence du prédécesseur de Florian Grill, Bernard Laporte.

Au cours de l’exercice 2023, le chiffre d’affaires de la marque française a chuté de 20 millions d’euros à 121,442 millions d’euros, associé à une perte de plus de 28,25 millions d’euros que la maison mère, Airesis, a attribuée à un repositionnement dans le secteur de la chaussure.

Airesis, de son côté, a affiché une perte de 36 millions de francs suisses (37 millions d’euros) en 2023.

“Nous avons eu beaucoup de problèmes avec la chaussure ces trois dernières années, ce qui a entraîné des difficultés et des résultats un peu négatifs”, a reconnu mercredi Marc-Henri Beausire, le PDG de Le Coq Sportif, sur BFM Business.

La firme de Romilly-sur-Seine (Aube) a reçu en mai un prêt de 2,9 millions d’euros du comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 pour la “fourniture de matériel sportif” de la compétition, a indiqué sa maison mère dans un rapport financier révélé par le quotidien L’Equipe.

“Aujourd’hui, toutes ces catégories fonctionnent extrêmement bien”, a ajouté le dirigeant suisse, expliquant sur BFM Business avoir constaté une croissance de 20 à 30% dans le textile depuis les Jeux. “Nous nous attendons à ce que ce soit encore plus fort en 2025”.

“Ils ont peut-être vendu pas mal de choses, il faudrait qu’ils reviennent vers nous”, assène le président de la FFR, candidat à sa réélection au prochain scrutin pour la présidence de la Fédération le 19 octobre, face à l’ancien international Didier Codorniou.

Dans une lettre adressée au président de la FFR et à l’ensemble des membres du comité directeur de la Fédération, consultée par l’AFP, 16 membres de ce comité, opposés à Florian Grill, ont critiqué le choix de poursuivre Le Coq sportif en justice.

Les signataires dénoncent notamment « le risque, aussi minime soit-il, de plonger des centaines de familles de salariés dans la précarité en liquidant une entreprise française exemplaire à bien des égards comme Le Coq sportif », qualifiant LCS de « fleuron de notre patrimoine industriel ».

“On fait ça pour préserver les emplois de la FFR et des clubs aussi”, a répondu Florian Grill, défendant un acte de “bonne gestion” dans une situation financière difficile pour la fédération.

fs-obo/hpa

Anna

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