Insubmersible, toujours aussi coriace et renversant, Novak Djokovic a surmonté la douleur, qui a longtemps irradié au niveau de son genou droit, nécessitant plusieurs interventions médicales, pour vaincre Francisco Cerundolo lundi après 4h39 d’effort et accéder aux quarts de finale de Roland-Garros. .
« Ma victoire est votre victoire. Vous m’apportez beaucoup de soutien. J’étais peut-être à trois ou quatre points de perdre ce match. Je ne sais pas comment j’ai trouvé le moyen de gagner. Grâce à vous… c’est le seul explication que j’ai », a-t-il réagi en s’adressant au public en français.
Le n°1 mondial et tenant du titre a puisé dans la profondeur de ses ressources, tant mentales que physiques, pour s’imposer 6-1, 5-7, 3-6, 7-5, 6-3 aux dépens de l’Argentin (27e). , dans un Philippe-Chatrier, effectivement engagé dans sa cause, et qui peine encore à se rendre compte du spectacle déroutant qui se déroulait sous ses yeux.
Mais tous ces efforts déployés pourraient bien avoir des conséquences sur la suite de son tournoi. « J’ai assez d’essence pour faire 15 sets supplémentaires. Je suis prêt à tout. Le problème avec le genou est autre chose. Demain, quand l’effet des médicaments se dissipera, nous verrons ce qui se passera « J’espère qu’il n’y aura pas dégâts importants. Je ne sais pas si je jouerai les quarts de finale… nous verrons », a-t-il prévenu en conférence de presse.
– Pommade, massages et médicaments –
Cette nouvelle victoire, en remontant le Styx, a un air de déjà-vu. Dans la nuit de samedi à dimanche, le Serbe a mis dix minutes de moins à dégoûter l’Italien Lorenzo Musetti, lui aussi renversé en cinq sets, alors que les chronos marquaient 3h06 du matin. Et « Djoko », 37 ans, a fait très forte impression par sa fraîcheur.
A peine 36 heures plus tard, Novak s’est mis en route pour remporter la première manche, sous le soleil réapparaissant enfin à Paris après une semaine de pluie.
Puis à 1-1 dans le deuxième set, son genou droit a cédé sur une glissade apparemment anodine.
Lors d’un changement de camp, Djokovic a fait appel au kiné, qui l’a manipulé. Allongé au sol, « Nole » a eu du mal à masquer sa souffrance.
Application de pommade, massages et étirements complémentaires, absorption de médicaments, « d’analgésiques et d’anti-inflammatoires », précisera-t-il : les interventions médicales se sont succédées tout au long du match et rien n’y a fait, a-t-il cru. Car Cerundolo avait rattrapé son retard et menait deux sets à un, 4-2 dans le quatrième.
Mais Djokovic, continuant de souffrir, serra les dents, refusant de capituler.
– Ruud a prévenu… si « Djoko » joue –
Et cette capacité de résistance dont il a si souvent fait preuve par le passé pour renverser des situations très compromises, parfois montagneuses, a permis à « Djoko » de se libérer. Un début, salué par les acclamations du public commençant à rêver d’une remontée et d’un cinquième set. Et le Serbe lui a accordé sur sa quatrième balle de break à 6-5.
Sur le court, c’est l’heure du « Djoker » : oeil de tigre relancé, tennis conquérant à nouveau, jambes beaucoup moins lourdes, Novak s’est empressé de saisir cet élan pour imposer sa loi dans le cinquième set, comme tant de fois lors de son prodigieux carrière.
Il a breaké d’entrée pour mener 2-0, mais Cerundolo, vaillant combattant, a su effacer cet avantage (2-2). Insuffisant cependant pour empêcher le Serbe de foncer vers sa 370e victoire en Grand Chelem, un nouveau record (Roger Federer en compte 369), en décochant occasionnellement des tirs improbables, comme cette volée croisée amortie, après un écart, qui a paralysé son adversaire.
Cerundolo, comme Musetti, doit encore se demander comment ce champion unique a réussi à revenir des enfers pour s’accrocher à la terre.
Quant à Casper Ruud (7e), battu en finale l’an dernier par le Serbe, il connaît déjà l’adversité qu’il devra affronter… Si Djokovic joue.
pincer/jde