CC’est une douce journée d’été, en l’an 1518. Vous déambulez tranquillement dans les rues de Strasbourg, humant l’odeur alléchante d’un bretzel encore chaud ou rêvant d’une bonne bière alsacienne bien fraîche. Soudain, votre regard est attiré par une scène pour le moins… surprenante. Au milieu de la place, une femme se met à danser. Pas un petit pas discret de côté, non.
Elle virevolte, virevolte, frappe le trottoir comme si elle s’était enivrée d’une mélodie que seul son esprit peut entendre. On sourit, on l’imagine ayant déjà abusé des tavernes locales. Mais les heures passent, et elle ne s’arrête pas. Pire, elle est bientôt rejointe par une vingtaine d’autres personnes. Et là, on assiste à ce qui ressemble à un étrange et gigantesque “flash mob” médiéval… sauf que personne ne semble savoir pourquoi on danse.
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Cette folie collective porte un nom : « manie dansante » ou « peste dansante ». Phénomène aussi fascinant qu’effrayant, il a secoué plusieurs coins d’Europe entre le XIVe et le XIXe siècle.et et le XVIIet siècle. L’épisode le plus célèbre reste celui de Strasbourg, déclenché par une certaine Frau Troffea en 1518. En l’espace de quelques jours, des dizaines de personnes furent saisies par cette frénésie délirante, dansant jusqu’à l’épuisement, voire la mort, à force de s’agiter frénétiquement sans pouvoir s’arrêter.
John Waller, historien à l’Université du Michigan, décrit ces pauvres âmes prises au piège (…) Lire la suite