Égoïstes, antisociaux, névrosés ? Les enfants uniques ne sont pas ceux que vous croyez

Je suis enfant unique. Dire cela ressemble parfois à un aveu, surtout lorsque les gens répondent avec le commentaire bien intentionné suivant : « Oh, on ne le croirait pas ! » Maintenant que je suis maman d’un enfant d’âge préscolaire, je vois ma fille faire face aux mêmes préjugés. « Est-ce qu’elle a des frères et sœurs plus âgés ? a demandé un professeur récemment. Elle joue tellement bien avec les autres enfants !

Si je donne l’impression de me vanter de mes bonnes manières (ou de celles de ma fille), je dois m’excuser : je suis enfant unique, après tout. Depuis plus d’un siècle, nous sommes considérés au mieux comme bizarres, au pire comme antisociaux, névrosés et narcissiques. « Être enfant unique est une maladie en soi » déclaré au 19e siècle^et Granville Stanley Hall, psychologue pour enfants du siècle.

La question de savoir s’il existe de réelles différences de personnalité et de bien-être entre les enfants uniques et les frères et sœurs reste controversée. Et le débat est ravivé par la tendance croissante à n’avoir qu’un seul enfant.

Les ménages avec un seul enfant sont devenus plus courants depuis les années 1970 dans les pays à revenu élevé, notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni, que ce soit « par contrainte ou par choix », explique Eva Beaujouan, démographe