Élections législatives 2024 dans le Tarn-et-Garonne : rebondissement, la maire LR de Montauban Brigitte Barèges candidate à l’investiture

C’est un coup de tonnerre dans le ciel de Montauban. On ne pensait pas que Brigitte Barèges (LR) serait intéressée à se présenter aux législatives, tant ses deux mandats locaux sont chargés. Mais depuis dimanche soir, tout a basculé sur la scène politique, y compris dans le Tarn-et-Garonne.

C’est ainsi que ce mardi 11 juin, le bureau politique départemental Les Républicains (LR) a proposé, « à la quasi-unanimité », le nom du maire de Montauban et président du Grand Montauban pour l’investiture de son parti dans la première circonscription du Tarn- et-Garonne.

Brigitte Barèges peut voir dans ce blitzkrieg l’occasion de régler ses comptes avec Valérie Rabault, la députée sortante de la première circonscription. Car lundi soir, le conseil fédéral du PS 82, réuni à Montauban, a proposé l’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale à la nomination.

Brigitte Barèges, ce n’est un secret, s’inscrit exactement dans la ligne politique d’Eric Ciotti.

L’annonce surprise de Brigitte Barèges est une sorte de réplique au séisme qui secoue la scène politique nationale depuis midi. Au JT de 13 heures de TF1, le patron du parti LR, Eric Ciotti, a annoncé une alliance avec le Rassemblement national pour les élections législatives du 30 juin et du 7 juillet.

Si de nombreuses voix s’élèvent, dans la famille gaulliste, pour dénoncer cet accord et même réclamer la démission (ou l’exclusion) des Niçois, Brigitte Barèges, ce n’est un secret, s’inscrit exactement dans la ligne politique d’Eric Ciotti. Elle réclame depuis longtemps une union des droites, ce qui la rapproche de l’objectif politique du maire RN de Moissac Romain Lopez.

On voit mal le député des Alpes-Maritimes, s’il reste aux commandes d’un navire LR qui tangue sérieusement, ne pas valider la candidature de son ami de Montalban. Reste à savoir s’il bénéficiera du soutien du Rassemblement national… comme beaucoup le pensent à Montauban, à commencer par ses adversaires politiques.

« Je ne doute pas un seul instant que beaucoup de ses adhérents qui ont encore des valeurs réagiront et quitteront le navire de la honte et du déshonneur » (Pascal Arakelian, porte-parole d’EELV).

Pascal Arakelian, porte-parole d’Europe Écologie Les Verts, a été l’un des premiers à tirer un trait. « Le parti Les Républicains de Brigitte Barèges rejoint le F… d’extrême droite. Il faut dire que depuis le temps qu’elle a négocié avec eux en coulisses un pacte départemental de non-agression, elle va enfin pouvoir obtenir le Graal dont elle rêve : une affiche avec Jordan Bardella et Marine Le Pen. Je ne doute pas un seul instant que nombre de ses membres qui ont encore des valeurs réagiront et quitteront le navire de la honte et du déshonneur. »

Reste à connaître les intentions du RN dans cette circonscription de Montauban où le parti lepéniste avait présenté Pierre Poma, en 2022. Décédé en janvier, l’ancien délégué départemental a été remplacé dans ces fonctions par sa propre épouse, Brigitte. Si l’accord souhaité par Eric Ciotti se concrétise, on voit mal le Rassemblement national présenter un candidat face à Brigitte Barèges. On se souvient qu’en 2022, la patronne de la droite tarn-et-garonnaise avait retiré son candidat dans la deuxième circonscription, privilégiant ainsi l’élection de Marine Hamelet (RN).

Ce mardi d’ailleurs, le bureau politique départemental de LR s’est encore attardé pour la circonscription ouest du département, se limitant à indiquer à ses militants que « la réflexion est en cours ». Sur une radio locale, mardi soir, Brigitte Barèges a noyé le poisson, sans donner de nom, en évoquant quelqu’un qui “hésite beaucoup en raison du bon score du Rassemblement national dans cette circonscription”.