Elle souhaite prendre sa retraite à 60 ans, mais pourra-t-elle conserver son chalet ?
Annie a 56 ans et est célibataire. Ses deux filles ont quitté la maison et elle envisage de prendre sa retraite dans quatre ans. Pourra-t-elle réaliser son projet et également conserver son chalet ?
La future retraitée est propriétaire d’une maison d’une valeur de 450 000 $, elle a également hérité d’un chalet d’une valeur de 385 000 $. Elle adore y passer ses vacances et ses fins de semaine, mais les frais d’entretien associés s’élèvent à environ 20 000 $ par année (réparations, déneigement, électricité, entretien du terrain, etc.). De plus, elle ne souhaite pas le louer à court ou à long terme car elle souhaite profiter d’une retraite sans souci.
Elle se demande si elle pourra conserver le chalet et maintenir un bon niveau de vie, considérant qu’elle souhaite quitter le marché du travail très prochainement.
Le conseiller en sécurité financière Jean-François Rémillard de Gestion de Patrimoine Squito a examiné pour elle différents scénarios.
Scénario 1 : garder le chalet le plus longtemps possible
Annie estime son coût de la vie à 65 000 $ par an. Dans ces conditions, elle aura épuisé son capital à 70 ans et devra vendre son chalet. « Si l’on tient compte d’une augmentation moyenne de 4 % de la valeur d’un bien immobilier, elle devrait pouvoir obtenir environ 500 000 $ net », estime Jean-François Rémillard.
Une fois le chalet vendu, Annie aimerait passer quelques hivers dans le Sud et estime ses besoins à 55 000 $ jusqu’à l’âge de 75 ans. Par la suite, un montant annuel de 45 000 $ lui semble suffisant. « Dans ce scénario, Annie épuisera son capital à 82 ans, mais conservera la pleine valeur de sa résidence », mentionne le conseiller en sécurité financière.
Scénario 2 : vendre le chalet immédiatement
Si Annie vend son chalet maintenant, elle pourrait générer un surplus net de 350 000 $. « Elle l’utilisera pour maximiser son CELI et investira le montant restant dans un compte de placement », explique Jean-François Rémillard.
Du même coup, elle économise 20 000 $ par année qu’elle aurait normalement dû consacrer à l’entretien du chalet. Si elle place ce montant dans son REER jusqu’à sa retraite, en plus de la déclaration, ces 80 000 $ lui permettront également d’obtenir un remboursement d’impôt.
« Annie souhaite profiter d’une retraite agréable et comme elle n’aura plus de chalet, elle souhaite pouvoir passer quelques mois d’hiver dans le Sud. Elle estime donc son coût de la vie à 55 000 $ annuellement et à partir de 75 ans, elle réduira son budget à 45 000 $ », explique la conseillère. En optant pour cette stratégie, elle aura épuisé son patrimoine à 92 ans et aura conservé la pleine valeur de sa maison.
« Posséder un chalet est agréable, mais cela demande un apport de liquidités important année après année, sans compter le temps qu’il faut consacrer à l’entretien d’une résidence secondaire. C’est une réflexion. Pour une retraite sans souci, Annie a donc tout intérêt à opter pour la vente immédiate du chalet. Avec la somme obtenue, elle pourra se gâter un peu et passer l’hiver au chaud », conclut Jean-François Rémillard.
SA SITUATION FINANCIÈRE
CELI : 42 000 $
REER dans un fonds de travailleurs : 103 000 $
REER : 352 000 $
Compte de retraite immobilisé (CRI) : 91 000 $
Salaire de 110 000$
Annie cotise chaque année 6 000 $ à son CELI et 5 000 $ à un REER de fonds de travailleurs.
Dans ses calculs, Jean-François Rémillard s’est basé sur un taux de rendement de 4 % pour les CELI et de 4,5 % pour les REER et les CRI.
Vous souhaitez avoir l’avis d’un expert pour vos projets de retraite ? Écrivez-nous un message détaillé et nous référerons votre situation à un professionnel. La réponse sera ensuite publiée dans Le Journal de Montréal Et Le Journal du Québec.
journaldemontreal-boras