Le voilà seul, ou presque. Loin des soucis politiques franco-français, Emmanuel Macron se consacre, ce jeudi 26 septembre, depuis Ottawa puis Montréal, au Canada, à son “domaine réservé”selon l’Elysée, celle des questions internationales. Enfiler son costume « président qui préside » et pas plus « président qui gouverne », comme son entourage l’insiste, le chef de l’État s’entretient avec le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, de l’Ukraine, de la défense, de la francophonie et des enjeux de l’intelligence artificielle.
Quelques heures plus tôt, il était à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, pour s’émouvoir, dans un discours sans enthousiasme, de « la guerre qu’Israël mène à Gaza »après avoir accusé la Russie d’être coupable « des manquements graves au droit, à l’éthique, voire à l’honneur »en pointant « le danger de paroles inefficaces et d’une diplomatie impuissante ». “C’est le moment du président”salue-t-on à l’Elysée, tandis qu’Emmanuel Macron se joint à Joe Biden pour exiger, sans grand succès à ce stade, une trêve de vingt et un jours entre Israël et le Hezbollah, au Liban.
Mais au début de sa visite express à Ottawa, le chef de l’État se montre pensif. Aux côtés de personnalités locales de la Francophonie, il observe, dans un grand salon de la résidence de l’ambassadeur de France au Canada, la fresque intitulée France heureusequi orne la pièce. “Je ne sais pas si la France est heureuse, mais la Francophonie l’est certainement”soupire-t-il avant de garder le silence pendant quatre-vingt-dix minutes, laissant la parole aux invités, dont l’écrivain Dany Laferrière.
« Un président influent »
Emmanuel Macron peut-il se résigner à être « seul » président, observant de loin le gouvernement contredire la politique qu’il mène ? Quel sera son rôle dans cette situation inédite qui n’est ni cohabitation ni collaboration avec le Premier ministre de droite, Michel Barnier ? Une sorte de coexistence du « nouveau monde » avec l’ancien. Le locataire de Matignon, ancien commissaire européen, prévenait déjà, dès sa prise de fonction, que le “domaine réservé” de l’international est, à ses yeux, un « domaine partagé »notamment sur les sujets européens, cruciaux pour aborder la question migratoire, ou le redressement des comptes publics, au cœur de ses priorités.
“Le rôle du président, en fin de compte, c’est beaucoup de “mots et de mots””fustige le socialiste Michel Sapin, qui a pu observer la présidence de François Mitterrand, lorsqu’il était ministre délégué à la Justice de 1991 à 1992. « Vox populi, vox dei »répond-on à l’Elysée pour signifier que le chef de l’Etat n’a d’autre choix que de se plier à la volonté des Français, qui ont sanctionné son camp lors des élections législatives anticipées du 7 juillet. À Montréal, des manifestants d’extrême gauche s’en sont pris à lui, casseroles et drapeau de La France insoumise à la main : « Macron démissionne ! » Ce qui ne l’empêchera pas de lâcher, un peu plus tard devant la communauté française, toujours aux côtés de Justin Trudeau : « Heureux en tant que Français au Canada ! » »
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Le voilà seul, ou presque. Loin des soucis politiques franco-français, Emmanuel Macron se consacre, ce jeudi 26 septembre, depuis Ottawa puis Montréal, au Canada, à son “domaine réservé”selon l’Elysée, celle des questions internationales. Enfiler son costume « président qui préside » et pas plus « président qui gouverne », comme son entourage l’insiste, le chef de l’État s’entretient avec le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, de l’Ukraine, de la défense, de la francophonie et des enjeux de l’intelligence artificielle.
Quelques heures plus tôt, il était à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, pour s’émouvoir, dans un discours sans enthousiasme, de « la guerre qu’Israël mène à Gaza »après avoir accusé la Russie d’être coupable « des manquements graves au droit, à l’éthique, voire à l’honneur »en pointant « le danger de paroles inefficaces et d’une diplomatie impuissante ». “C’est le moment du président”salue-t-on à l’Elysée, tandis qu’Emmanuel Macron se joint à Joe Biden pour exiger, sans grand succès à ce stade, une trêve de vingt et un jours entre Israël et le Hezbollah, au Liban.
Mais au début de sa visite express à Ottawa, le chef de l’État se montre pensif. Aux côtés de personnalités locales de la Francophonie, il observe, dans un grand salon de la résidence de l’ambassadeur de France au Canada, la fresque intitulée France heureusequi orne la pièce. “Je ne sais pas si la France est heureuse, mais la Francophonie l’est certainement”soupire-t-il avant de garder le silence pendant quatre-vingt-dix minutes, laissant la parole aux invités, dont l’écrivain Dany Laferrière.
« Un président influent »
Emmanuel Macron peut-il se résigner à être « seul » président, observant de loin le gouvernement contredire la politique qu’il mène ? Quel sera son rôle dans cette situation inédite qui n’est ni cohabitation ni collaboration avec le Premier ministre de droite, Michel Barnier ? Une sorte de coexistence du « nouveau monde » avec l’ancien. Le locataire de Matignon, ancien commissaire européen, prévenait déjà, dès sa prise de fonction, que le “domaine réservé” de l’international est, à ses yeux, un « domaine partagé »notamment sur les sujets européens, cruciaux pour aborder la question migratoire, ou le redressement des comptes publics, au cœur de ses priorités.
“Le rôle du président, en fin de compte, c’est beaucoup de “mots et de mots””fustige le socialiste Michel Sapin, qui a pu observer la présidence de François Mitterrand, lorsqu’il était ministre délégué à la Justice de 1991 à 1992. « Vox populi, vox dei »répond-on à l’Elysée pour signifier que le chef de l’Etat n’a d’autre choix que de se plier à la volonté des Français, qui ont sanctionné son camp lors des élections législatives anticipées du 7 juillet. À Montréal, des manifestants d’extrême gauche s’en sont pris à lui, casseroles et drapeau de La France insoumise à la main : « Macron démissionne ! » Ce qui ne l’empêchera pas de lâcher, un peu plus tard devant la communauté française, toujours aux côtés de Justin Trudeau : « Heureux en tant que Français au Canada ! » »
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