Donc c’est un “nouvelle ère”, Emmanuel Macron jure. Ce jeudi 12 septembre, depuis Le Havre (Seine-Maritime), où il est venu commémorer le 80e anniversaire de la libération de la cité normande, le locataire de l’Elysée promet : il cessera, à compter d’aujourd’hui, d’être cet « hyperprésident » à la fois chef d’État et ministre de toutes choses.
Deux mois après les élections législatives qui l’ont privé de sa majorité, l’homme, selon ses proches, a reconnu sa défaite, acceptant de laisser à son nouveau Premier ministre, Michel Barnier, « carte blanche ». « J’étais un président qui gouverne, je serai un président qui préside »il le confiait, comme s’il se repentait, devant une poignée de ministres et de parlementaires, une semaine plus tôt.
Depuis l’Elysée, nous dressons le portrait d’un chef d’État à la manière de ” (Frank Walter) Pierre-Pierre »l’actuel président allemand, arbitre et garant des institutions, au-dessus de la mêlée et des batailles partisanes. Se glissant dans ce costume protocolaire, Emmanuel Macron coupe un ruban à Neuville-sur-Saône, dans le Rhône, mardi 10 septembre, pour inaugurer, seul et sans ministre, le« l’usine du futur » du laboratoire Sanofi qui doit produire de nouveaux vaccins. Dans la soirée, il lance depuis Lyon le concours mondial des métiers, les « Worldskills », avant de poursuivre le cycle des commémorations de la Libération. Hier bavard, le chef de l’État reste muet devant la presse, s’interdisant de commenter l’actualité politique. A l’Elysée, on use d’éléments de langage pour théoriser ce nouveau positionnement : « Emmanuel Macron sera l’incarnation de la permanence française »un conseiller fulmine.
Dans les rangs de l’opposition comme parmi ceux qui connaissent le chef de l’État, cette métamorphose autoproclamée laisse songeur. Emmanuel Macron n’a-t-il pas annoncé à plusieurs reprises aux Français qu’il n’était plus le même ? En novembre 2019, après le mouvement des « gilets jaunes », l’Élysée proclamait “Acte II” du premier mandat de cinq ans. Et des promesses « un retour à une lecture plus classique des institutionsavec un président qui préside et un gouvernement qui met en œuvre. À l’époque, le président de la République avait déclaré vouloir prendre du recul, sans pour autant jouer constamment en première ligne.
« Réinventons-nous, moi le premier »lance le même, six mois plus tard, en pleine crise du Covid-19. « Ce vote m’oblige »il soupire enfin au soir de sa réélection en mai 2022, promettant un exercice du pouvoir moins solitaire et plus respectueux du Parlement.
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Donc c’est un “nouvelle ère”, Emmanuel Macron jure. Ce jeudi 12 septembre, depuis Le Havre (Seine-Maritime), où il est venu commémorer le 80e anniversaire de la libération de la cité normande, le locataire de l’Elysée promet : il cessera, à compter d’aujourd’hui, d’être cet « hyperprésident » à la fois chef d’État et ministre de toutes choses.
Deux mois après les élections législatives qui l’ont privé de sa majorité, l’homme, selon ses proches, a reconnu sa défaite, acceptant de laisser à son nouveau Premier ministre, Michel Barnier, « carte blanche ». « J’étais un président qui gouverne, je serai un président qui préside »il le confiait, comme s’il se repentait, devant une poignée de ministres et de parlementaires, une semaine plus tôt.
Depuis l’Elysée, nous dressons le portrait d’un chef d’État à la manière de ” (Frank Walter) Pierre-Pierre »l’actuel président allemand, arbitre et garant des institutions, au-dessus de la mêlée et des batailles partisanes. Se glissant dans ce costume protocolaire, Emmanuel Macron coupe un ruban à Neuville-sur-Saône, dans le Rhône, mardi 10 septembre, pour inaugurer, seul et sans ministre, le« l’usine du futur » du laboratoire Sanofi qui doit produire de nouveaux vaccins. Dans la soirée, il lance depuis Lyon le concours mondial des métiers, les « Worldskills », avant de poursuivre le cycle des commémorations de la Libération. Hier bavard, le chef de l’État reste muet devant la presse, s’interdisant de commenter l’actualité politique. A l’Elysée, on use d’éléments de langage pour théoriser ce nouveau positionnement : « Emmanuel Macron sera l’incarnation de la permanence française »un conseiller fulmine.
Dans les rangs de l’opposition comme parmi ceux qui connaissent le chef de l’État, cette métamorphose autoproclamée laisse songeur. Emmanuel Macron n’a-t-il pas annoncé à plusieurs reprises aux Français qu’il n’était plus le même ? En novembre 2019, après le mouvement des « gilets jaunes », l’Élysée proclamait “Acte II” du premier mandat de cinq ans. Et des promesses « un retour à une lecture plus classique des institutionsavec un président qui préside et un gouvernement qui met en œuvre. À l’époque, le président de la République avait déclaré vouloir prendre du recul, sans pour autant jouer constamment en première ligne.
« Réinventons-nous, moi le premier »lance le même, six mois plus tard, en pleine crise du Covid-19. « Ce vote m’oblige »il soupire enfin au soir de sa réélection en mai 2022, promettant un exercice du pouvoir moins solitaire et plus respectueux du Parlement.
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